REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO - La voix du paysan ...

insuffisant pour l’agriculture, l’accès au micro crédit inadapté et insuffisant pour les activités
agricoles, la recherche insuffisante, la natalité galopante.
Par ailleurs les personnes vulnérables sont des personnes capables de maintenir un
niveau acceptable de sécurité alimentaire dans le présent mais qui pourraient être à risque de
souffrir d’insécurité alimentaire dans le futur. La vulnérabilité comprend trois dimensions
critiques : (i) la vulnérabilité par rapport à un résultat ; (ii) à partir d’une variété de facteurs de
risque et (iii) à cause d’une incapacité à gérer ces risques. L’analyse de la vulnérabilité suggère
deux options d’interventions : diminuer le niveau d’exposition au danger ou augmenter les
capacités des populations de faire face au problème.
On a justement besoin des informations exactes sur la durée, la sévérité, l’incidence, la
nature ou les causes de l’insécurité alimentaire et de la vulnérabilité pour pouvoir formuler et
mettre en œuvre des politiques et des programmes visant à la réduction du nombre des
personnes vulnérables (sous-alimentées et mal nourries).
En l’absence des mesures nationales de protection sociale sauf en cas de conflit armé, les
populations ont de moins en moins la capacité de faire face aux besoins quotidiens et aux
conséquences des conflits armés, qui détruisent périodiquement les champs, les habitations et les
infrastructures socioéconomiques de base.
D’une manière générale, il est reconnu que les femmes sont les principales victimes
de cette situation, mais elles sont aussi les principales actrices dans le cadre de la lutte
contre l’insécurité alimentaire, en tant que productrices et responsables de l’alimentation
du ménage. A ce titre, les politiques agricoles et de sécurité alimentaire doivent les
impliquer et elles doivent être associées dans leur mise en œuvre.
Plusieurs facteurs contraignants ont été soulignés lors des concertations provinciales ;
notamment ceux ayant trait à l’accès aux moyens de production, aux systèmes de crédit, à
l’insuffisance d’accès aux marchés à cause de l’enclavement et aux moyens financiers trop
faibles des producteurs agricoles. A cela, s’ajoute le poids des traditions et des habitudes
alimentaires, qui influencent à leur tour directement la situation alimentaire au sein des
ménages.
L’insécurité alimentaire apparaît aujourd’hui comme hautement prioritaire pour toutes
les parties prenantes locales, provinciales et nationales. La crise alimentaire mondiale avec son
corollaire la flambée des prix des denrées alimentaires et la crise financière en 2007/2008,
viennent davantage exacerber le caractère d’urgence de l’insécurité alimentaire qui touche
globalement les ménages ou les individus les plus pauvres et vulnérables, mais qui précarisent
l’ensemble de la population et l’économie congolaise. Il s’agira de façon spécifique : i)
d’améliorer la productivité du secteur agricole (productions vivrière, animale, halieutique et
forestière) ; ii) d’améliorer l’accès au marché et la valeur ajoutée des productions agricoles ; iii)
de réhabiliter et renforcer les infrastructures socioéconomiques de base ; iv) de promouvoir les
systèmes financiers décentralisés et v) de renforcer les capacités techniques et organisationnelles
des institutions publiques et privées d’appui à la production.
La prise en compte du caractère multidimensionnel de la sécurité alimentaire implique
d’élaborer un Programme National de Sécurité Alimentaire qui devra être a) conçu comme un
programme transversal, (b) inscrit en tant que programme important dans les politiques et
stratégies agricoles nationales notamment dans la mise en œuvre du deuxième pilier du
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