Merkur 02/2006 - Chambre de Commerce
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juridique<br />
protéger<br />
domaine?<br />
marque <strong>de</strong> fabrique postérieure<br />
reconnu les caractères d’un signe<br />
distinctif au nom <strong>de</strong> domaine<br />
conférant <strong>de</strong>s droits privatifs à<br />
son titulaire et servant à distinguer<br />
les produits et les services d’une<br />
personne physique ou morale <strong>de</strong><br />
ceux <strong>de</strong>s concurrents. Elle a ainsi<br />
décidé que l’antériorité du nom <strong>de</strong><br />
domaine faisait échec à la validité<br />
<strong>de</strong> la marque <strong>de</strong> fabrique enregistrée<br />
postérieurement. (TGI Le<br />
Mans 29 juin 1999, Micorcaz<br />
c./Oceanet et SFDI). La décision<br />
précitée est fondée sur l’article<br />
L711-4 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la propriété<br />
intellectuelle français qui<br />
dispose que ne peut être adopté<br />
comme marque un signe qui porte<br />
atteinte à <strong>de</strong>s droits antérieurs. La<br />
jurispru<strong>de</strong>nce du TGI Le Mans à<br />
été confirmée par la jurispru<strong>de</strong>nce<br />
ultérieure qui a par ailleurs précisé<br />
que la protection <strong>de</strong>s noms<br />
<strong>de</strong> domaine antérieurs contre <strong>de</strong>s<br />
marques postérieures ne naît que<br />
<strong>de</strong> l’exploitation effective du nom<br />
<strong>de</strong> domaine sur le réseau et ce<br />
contrairement à la marque qui est<br />
opposable aux tiers dès son enregistrement<br />
(TGI <strong>de</strong> Paris 13 juin<br />
2003 et 4 novembre 2004) et que<br />
le nom <strong>de</strong> domaine, à défaut <strong>de</strong><br />
revêtir un caractère distinctif, ne<br />
saurait être opposable à une marque<br />
postérieure (Cour d’appel <strong>de</strong><br />
Douai Société Codina c./Association<br />
le Cercle <strong>de</strong> Bois).<br />
L’article L711-4 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
la propriété intellectuelle français<br />
n’a pas <strong>de</strong> pendant en droit<br />
national luxembourgeois. La jurispru<strong>de</strong>nce<br />
précitée a néanmoins<br />
dégagé <strong>de</strong>s principes qui pourraient<br />
être invoqués, <strong>de</strong>vant les<br />
juridictions luxembourgeoises. Il<br />
y a par ailleurs lieu <strong>de</strong> relever à<br />
ce titre que le droit français, tout<br />
comme le droit national luxembourgeois,<br />
n’institue pas une protection<br />
légale au profit du nom <strong>de</strong><br />
domaine.<br />
La jurispru<strong>de</strong>nce luxembourgeoise<br />
admet que si l’enregistrement<br />
du nom <strong>de</strong> domaine ne<br />
confère aucun droit privatif sur<br />
le nom <strong>de</strong> domaine, mais simplement<br />
un droit d’usage, l’antériorité<br />
peut néanmoins être protégée<br />
par le biais <strong>de</strong> la théorie du parasitisme<br />
ou par les règles concurrentielles.<br />
(Cour d’appel, référé,<br />
26 février 20<strong>02</strong>, Pas XXXII, page<br />
221).<br />
n La théorie du<br />
parasitisme<br />
économique:<br />
L’arrêt précité <strong>de</strong> la Cour d’appel<br />
du 26 février 20<strong>02</strong> a défini le<br />
parasitisme économique comme<br />
un concept proche <strong>de</strong> la concurrence<br />
déloyale, mais qui s’applique<br />
également en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s situations<br />
concurrentielles, qui est <strong>de</strong>stiné<br />
à empêcher qu’une personne ou<br />
un opérateur économique, par le<br />
biais <strong>de</strong> l’Internet, ne profite <strong>de</strong> la<br />
renommée qu’une autre personne<br />
ou un opérateur a développée sur<br />
Internet et qu’elle ne vive en parasite<br />
dans son sillage, permettant<br />
ainsi à ceux qui ne bénéficient pas<br />
d’une protection spécifique <strong>de</strong> se<br />
protéger contre <strong>de</strong>s tentatives d’accaparement<br />
ou <strong>de</strong> détournement.<br />
Il peut partant, servir <strong>de</strong> base à<br />
une action en référé, par le biais<br />
<strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> trouble manifestement<br />
illicite, qu’au niveau d’une<br />
action au fond. L’acte <strong>de</strong> parasitisme<br />
exige ainsi, d’une part, la<br />
notoriété <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> domaine<br />
antérieurs et, d’autre part, le risque<br />
<strong>de</strong> confusion entre les noms<br />
<strong>de</strong> domaine postérieurs ou bien<br />
encore l’indisponibilité du signe<br />
pour le titulaire bénéficiant <strong>de</strong><br />
l’antériorité dans la zone qui l’empêche<br />
d’en faire usage. (Il s’agit<br />
en l’espèce d’un conflit opposant<br />
<strong>de</strong>ux noms <strong>de</strong> domaine). Le<br />
retrait du nom <strong>de</strong> domaine ne<br />
se justifie que si ce nom i<strong>de</strong>ntifie<br />
un site promouvant ou proposant<br />
sur le réseau les mêmes produits<br />
ou services que ceux du nom<br />
<strong>de</strong> domaine du concurrent qu’il<br />
reproduit. Un risque <strong>de</strong> confusion<br />
est en outre nécessaire en cas<br />
<strong>de</strong> simple imitation du nom <strong>de</strong><br />
domaine lorsqu’elle est reproduite<br />
pour <strong>de</strong>s produits ou services similaires<br />
à ceux désignés dans l’enre-<br />
sss<br />
1 • <strong>Merkur</strong> • Mars <strong>2006</strong>