Copag - FOOD MAGAZINE
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Abdelmoula El Alami, chef de<br />
division au Ministère du Commerce<br />
« La distribution moderne est un secteur<br />
qui connaît une croissance importante,<br />
il y a des plans d’investissement très<br />
ambitieux, un<br />
environnement<br />
juridique et<br />
institutionnel<br />
favorable à son<br />
développement,<br />
notamment à travers<br />
le plan Rawaj. »<br />
place. Mais pour les bons profils, et ils<br />
existent, « il faut mettre le prix et vous<br />
allez peut-être mettre une semaine pour<br />
qu’ils deviennent opérationnels. C’est un<br />
investissement », réplique Hakim Erraji,<br />
gérant d’Alimadis.<br />
C’est pour parer à cette situation que<br />
Marjane Holding a par exemple mis<br />
en place sa propre académie. Et c’est<br />
aussi la raison pour laquelle les groupes<br />
nationaux qui se sont installés ont tous<br />
établi des partenariats avec des enseignes<br />
étrangères. Mme Alaoui souligne qu’il<br />
y a des techniques à l’international qu’il<br />
fallait apprendre : « avec l’arrivée de<br />
la distribution moderne, il fallait que<br />
quelqu’un nous apprenne ce métier ». A<br />
quand une mutualisation de la formation<br />
entre les enseignes ? La maturité semble<br />
manquer pour l’instant.<br />
De leur côté, les pouvoirs publics<br />
comptent s’investir dans les années<br />
à venir. « Nous allons lancer une étude<br />
pour identifier les profils demandés par<br />
le commerce moderne pour pouvoir<br />
développer des cursus de formation, à<br />
travers un schéma national de formation »,<br />
assure M. El Alami. Il était temps car le<br />
système éducatif national n’a pas brillé<br />
par le calibre des profils qu’il a injecté<br />
sur le marché du travail.<br />
« Les ressources humaines qu’on forme<br />
dans les universités marocaines sont<br />
excellentes sur le plan théorique, mais sont<br />
complètement dépassées lorsqu’elles sont<br />
mises face à des situations réelles dans un<br />
environnement professionnel », explique<br />
Zakarya Ziat, directeur commercial et<br />
marketing de Copralim.<br />
Ceci dit le Maroc a développé une<br />
certaine expertise dans ce secteur. Et<br />
la matière grise nationale s’exporte<br />
actuellement vers plusieurs destinations,<br />
comme le Moyen-Orient, tout comme le<br />
concept en lui-même puisque les enseignes<br />
<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 10 / Du 15 Avril au 15 Mai 2009 28<br />
Younès Alami, manager assurance<br />
qualité Metro<br />
« La collaboration<br />
des enseignes sur des<br />
sujets transversaux<br />
est une bonne idée.<br />
Il ne faut peut-être<br />
pas attendre que le<br />
secteur soit mûr mais<br />
aller rapidement dans<br />
ce sens car tout le monde va y trouver<br />
son compte. »<br />
envisagent de s’exporter une fois qu’elles<br />
auront atteint une taille critique.<br />
Rapports de force<br />
Mais pour cela, il faut aussi qu’elles<br />
développent davantage leurs aptitudes<br />
et travaillent en bonne intelligence avec<br />
les partenaires. Les acteurs en place<br />
semblent ne pas avoir trouvé un terrain<br />
d’entente pour mettre en place un climat<br />
de travail serein. « Les rapports de force<br />
sont toujours de mise », se plaignent les<br />
fournisseurs. Les contrats sont souvent<br />
imposés et les PME subissent le joug des<br />
mastodontes de la distribution qui dictent<br />
leurs règles. Ce n’est semble-t-il pas une<br />
volonté délibérée des distributeurs mais<br />
« l’excès de zèle de certaines jeunes<br />
recrues qui abusent de leur stature,<br />
indépendamment des politiques<br />
poursuivies par leurs employeurs »,<br />
rassurent les distributeurs.<br />
Fournisseurs et distributeurs s’accordent<br />
cependant sur le grand rôle joué par la<br />
distribution moderne dans la chaîne du<br />
froid, la sécurité alimentaire, la traçabilité.<br />
« La grande distribution a été pionnière<br />
en la matière », rappelle Mounir Soudati,<br />
chef de produits frais chez Metro. Elle a<br />
également permis aux fournisseurs de se<br />
moderniser, d’innover en termes de produit<br />
et de packaging, etc. « Metro coopère<br />
avec la GTZ pour former et mettre à<br />
niveau certains fournisseurs », complète<br />
M. Soudati.<br />
Quant à l’arrivée prochaine de harddiscounters<br />
au Maroc, elle est jugée<br />
inévitable et ne fait pas vraiment peur aux<br />
enseignes en place. Ce modèle, qui a fait ses<br />
preuves ailleurs, va-t-il réussir au Maroc ?<br />
Nos industriels sont-ils prêts à fournir leurs<br />
produits aux conditions du hard-discount ou<br />
ces enseignes vont-elles recourir à l’import ?<br />
L’avenir nous le dira…<br />
Zakarya Ziat, directeur<br />
commercial et marketing<br />
Copralim<br />
« La grande distribution a<br />
modernisé la<br />
chaîne du froid,<br />
ce qui a permis<br />
aux opérateurs<br />
de développer les<br />
produits frais et<br />
d’investir dans des<br />
nouveaux produits<br />
comme les surgelés. »<br />
Jamila Timezguid,<br />
responsable GMS<br />
Milk Products<br />
Morocco<br />
« Avec le harddiscount,<br />
je me<br />
demande s’il y aura<br />
toujours la qualité,<br />
ou juste le prix sans la qualité ? »<br />
Mohamed Benaddou Idrissi, PDG<br />
de Epicerie.ma<br />
« Nous avons<br />
adapté le concept<br />
de supermarché<br />
en ligne au<br />
consommateur<br />
marocain. Sinon<br />
ça n’aurait pas<br />
marché. »<br />
Mounir Soudati, chef de produits<br />
frais Metro<br />
« 11% de part<br />
de marché,<br />
ce n’est rien.<br />
Nous avons<br />
cette chance<br />
d’avoir un<br />
marché<br />
encore<br />
vierge et des<br />
magasins à<br />
ouvrir. »<br />
Hakim<br />
Erraji, gérant<br />
d’Alimadis<br />
« Nous,<br />
fournisseurs,<br />
ne sommes plus<br />
une force de<br />
proposition, on<br />
nous impose tout. »