Copag - FOOD MAGAZINE

Etat des lieux
Quatre secteurs déjà engagés
On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Ceci les opérateurs du tissu productif
national le savent très bien. En particulier, ceux du secteur agroalimentaire qui déploient
leurs produits à l’international depuis bien longtemps. Aussi, les uns et les autres ont
décidé de se prendre en main face à la défaillance du système de promotion national qui
commence à peine à s’organiser. De plus en plus d’opérateurs se regroupent en rang de
bataille pour pouvoir mieux exporter.
Abdelaziz Meftah
Subitement les opérateurs
marocains se sont découvert
un nouveau cheval de bataille.
Nom de code : consortium
d’exportation. De plus en plus de filières
commencent en effet à s’organiser
pour mieux appréhender et approcher
les marchés extérieurs. Ceci est
probablement dû à la mise en place
d’un fonds dédié à la question par les
pouvoirs publics en collaboration avec
l’ONUDI.
Aussi, une multitude de consortiums ont
commencé à bourgeonner ici et là.
A mars 2009, 25 consortiums sont
constitués ou en cours
de l’être tous secteurs
confondus, dont treize ont
effectivement obtenu un
appui.
Dans le détail, 16
consortiums ont été
juridiquement constitués, 4
groupements ont déjà réalisé
ou ont initié des actions
communes et sont en voie
de création formelle ; 5
groupements sont en phase
de recomposition ou de
démarrage. Ils regroupent
plus de 136 entreprises
et se répartissent sur 10
villes du Royaume. Les
secteurs d’activité sont
essentiellement le textile,
le cuir, le BTP, le tourisme,
l’électronique, la mécanique,
mais aussi l’agroalimentaire.
Dans ce dernier secteur, 4
coopératives dans l’argan ont
effectivement enclenché le processus et
3 autres consortiums sont en cours de
formalisation juridique.
Ils couvrent les activités des conserves
de poissons, de l’huile d’olive et de la
confiserie et chocolaterie.
Stratégies claires
« Cette approche leur a permis d’établir
des stratégies plus claires et concrètes
en matière de promotion commerciale »,
indique Zahra Maafiri, Directrice de la
politique commerciale extérieur.
D’autres opérateurs réfléchissent en ce
moment à franchir le pas. C’est le cas
notamment de certains producteurs
d’huile d’olive de la région de Meknès.
« Des sociétés sont effectivement
en train de réfléchir à la question.
Cependant, au sein de l’UDOM,
certains grands industriels fonctionnent
déjà comme un consortium pour
l’exportation aux USA où des plates
formes de commercialisation ont été
mises en place », confirme Noureddine
Ouazzani, Président de l’Union pour le
développement de l’olivier de Meknès.
Objectifs stratégiques
Le plus médiatisé des consortiums est
celui qui vient tout juste de se constituer.
Il s’agit d’Uniteam, qui regroupe trois
entreprises membres de l’Association
marocaine des biscuitiers, chocolatiers
et confiseurs. Il s’agit de Michoc, de
Maghreb Industries et d’Aiguebelle,
qui sont pour le reste très actives sur la
scène internationale. « Le consortium
reste ouvert à d’autres prétendants et
se fixe comme objectif de s’attaquer au
marché américain ainsi qu’à certaines
destinations non encore desservies par
leurs produits », est-il indiqué auprès
de l’AB2C. Ils visent en particulier
les centrales d’achats en France et en
Espagne entre autres destinations.
Rappelons tout de même que les
membres des consortiums gardent leur
indépendance. « Le regroupement au
sein d’une entité légale séparée leur
facilite une meilleure réalisation des
objectifs stratégiques, sans pour autant
perdre leur identité », explique Zahra
Maafiri.
FOOD MAGAZINE - N° 10 / Du 15 Avril au 15 Mai 2009 31