Copag - FOOD MAGAZINE
Copag - FOOD MAGAZINE
Copag - FOOD MAGAZINE
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
ProCEss<br />
Ingrédients laitiers<br />
3 ème partie : les protéines laitières<br />
Le lait est une matière première riche en protéines : il en contient 32 à 35 g par litre, sous<br />
forme de caséines (à 80%) et de protéines sériques ou solubles (20%). Cette fraction<br />
protéique est aujourd’hui isolée selon différentes techniques et valorisée sous plusieurs<br />
formes. Les propriétés de ces protéines laitières en font des ingrédients fonctionnels,<br />
nutritionnels et organoleptiques polyvalents, utilisés par toutes les filières agro-industrielles.<br />
Florence CLAIR<br />
Les protéines laitières se divisent<br />
en deux familles : les caséines<br />
et les protéines sériques (ou<br />
protéines de lactosérum). Les<br />
caséines alpha, beta et kappa se présentent<br />
sous forme de micelles, constituant la phase<br />
colloïdale du lait. Quant aux protéines<br />
sériques, solubles dans l’eau, contrairement<br />
aux caséines, elles se composent<br />
essentiellement d’alpha-lactalbumine et de<br />
beta-lactoglobuline.<br />
Les différentes fractions protéiques<br />
proposées par les fournisseurs d’ingrédients<br />
peuvent contenir des protéines des deux<br />
familles ou de l’une d’entre elles seulement,<br />
selon les propriétés recherchées.<br />
Concentrés et isolats de<br />
protéines totales du lait<br />
Le concentré de protéine totale du lait (ou<br />
MPC, pour Milk Protein Concentrate) est<br />
obtenu par ultrafiltration du lait. Ce procédé<br />
physique de filtration membranaire sous<br />
pression ne dénature pas les protéines. De<br />
plus, la totalité des protéines sont récupérées,<br />
conservant ainsi le ratio 4 pour 1 entre les<br />
caséines et les protéines sériques.<br />
<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 10 / Du 15 Avril au 15 Mai 2009 50<br />
Après évaporation et séchage par<br />
atomisation, le MPC se présente sous la<br />
forme d’une poudre, dont la teneur en<br />
protéines varie entre 40 et 75%, selon le<br />
taux d’élimination du lactose et des sels<br />
minéraux, voire plus de 85% (on parle<br />
alors d’isolats de protéines). L’ultrafiltration<br />
permet en effet de contrôler la concentration<br />
finale en protéines. Ainsi, un MPC-42<br />
contiendra 42% de protéines et 46% de<br />
lactose, alors qu’un MPC-75 contiendra<br />
75% de protéines et un peu moins de 11%<br />
de lactose, et donc des fonctionnalités<br />
différentes. Il est donc possible de choisir<br />
le produit le mieux adapté à chaque<br />
application, en fonction de ces ratios.<br />
Traditionnellement utilisé en fromagerie<br />
pour enrichir le lait en protéines et<br />
augmenter le rendement, le MPC s’utilise<br />
également dans une grande diversité<br />
d’applications (alimentation infantile,<br />
produits laitiers et carnés, soupes, sauces,<br />
boulangerie, etc.), à l’instar de la poudre<br />
de lait écrémé, pour laquelle il peut<br />
constituer un remplaceur. De plus, il offre<br />
de nombreuses fonctionnalités : émulsifiant,<br />
agent moussant, de dispersion, épaississant,<br />
brunissement (voir tableau).<br />
Caséines et<br />
caséinates<br />
Historiquement produites<br />
pour écouler les excédents<br />
de lait, les caséines sont<br />
désormais considérées<br />
comme des ingrédients<br />
à part entière. Elles sont<br />
obtenues par coagulation<br />
enzymatique ou<br />
précipitation acide<br />
du lait écrémé. Dans<br />
le premier cas, le<br />
lait est caillé par<br />
de la présure ou<br />
chymosine (extrait<br />
enzymatique de<br />
l’estomac du veau ou<br />
d’origine microbienne). On obtient ainsi<br />
un précipité de caséine présure et du<br />
lactosérum doux. Ces deux fractions sont<br />
séparées, et la caséine présure est lavée,<br />
séchée et broyée. Insoluble dans l’eau, cette<br />
caséine conserve sa structure micellaire<br />
et sa teneur en calcium, d’où un important<br />
pouvoir texturant. Elle est particulièrement<br />
utilisée dans les fromages analogues (type<br />
mozzarella) et fondus, pour lesquelles elle<br />
favorise la fonte et le filant.<br />
Dans le deuxième cas, le lait est acidifié<br />
par des acides ou des ferments lactiques. A<br />
pH 4,6 (point isoélectrique de la caséine),<br />
les caséines précipitent. Après lavage,<br />
séchage et broyage, on obtient une poudre<br />
de caséine acide, qui constitue un ingrédient<br />
fonctionnel pour les fromages fondus<br />
(émulsifiant et grand pouvoir d’absorption<br />
d’eau), mais aussi une matière première pour<br />
la fabrication des caséinates.<br />
Ces derniers sont obtenus par addition d’une<br />
solution alcaline (sels de sodium, potassium,<br />
calcium…), ce qui solubilise la caséine<br />
acide. Les caséinates présentent un intérêt<br />
en tant qu’émulsifiant, épaississant, agent<br />
moussant, ou pour leurs propriétés de liaison<br />
à l’eau et à la matière grasse. Les principales<br />
applications sont les produits laitiers, les<br />
fromages fondus, la charcuterie, les plats