Copag - FOOD MAGAZINE

FoCUs
Le consortium d’exportation
Un outil stratégique pour l’export
En latin, consortium signifie « association », « partenariat ». Un consortium d’exportation
est une alliance volontaire de plusieurs entreprises, avec l’objectif de promouvoir et
faciliter leurs exportations. Mais ce concept, relativement nouveau au Maroc, reste très peu
utilisé, notamment en agroalimentaire. Ce « focus » est donc l’occasion de faire le point sur
les différents avantages et accompagnements des consortiums.
Florence CLAIR
Face à la mondialisation de
l’économie et aux pressions sur
les coûts, accentuées par la crise
actuelle, l’union fait la force. Le
recours à des outils collectifs comme
les consortiums d’exportation apparaît
comme une stratégie intéressante pour
les PME du secteur alimentaire. Plus
que jamais, il s’agit « d’être solidaire
plutôt que solitaire », comme l’a résumé
Abdelali Berrada, expert à l’ONUDI (1) ,
à l’occasion d’une journée d’information
sur les consortiums au CRI de Settat, en
février dernier.
Pourquoi créer un consortium ?
Pour les PME, il est souvent difficile
d’exporter et de prospecter de nouveaux
marchés. Le premier atout indéniable
du consortium est qu’il permet de
réduire les coûts et de minimiser les
risques. Ainsi, les frais de promotion
et de logistique sont mutualisés. De
plus, certains organismes comme
Maroc Export proposent des aides
FOOD MAGAZINE - N° 10 / Du 15 Avril au 15 Mai 2009 30
spécifiques pour les participations aux
salons internationaux (voir notre article
page 34). En outre, il est plus facile de
diversifier les marchés, notamment
vers les destinations lointaines. L’offre
exportable du consortium bénéficie
d’un effet volume et d’une gamme plus
variée. Elle est donc plus attrayante
aux yeux des acheteurs et distributeurs
étrangers, tout en améliorant la force de
négociation des membres.
Enfin, le consortium est l’occasion de
mutualiser les connaissances et les
compétences liées à l’exportation, mais
également à d’autres domaines comme
les standards techniques et de qualité
par exemple.
Les différentes formes de
consortium
Un consortium d’exportation peut
être monosectoriel, avec des membres
concurrents ou complémentaires, ou
plurisectoriel. On différencie également
les consortiums promotionnels
des consortiums de vente, qui, non
seulement s’occupent de la promotion,
mais aussi du contrôle de la qualité et de
la vente des produits des associés.
Par ailleurs, les consortiums se
distinguent selon les services proposés.
Ces derniers peuvent aller du plus
simple (secrétariat, traduction, étude de
marché, participation aux foires…) aux
plus élaborés : bureau de représentation
à l’étranger, assistance légale, achat
collectif de matières premières, création
d’une marque commune ou d’un réseau
de distribution… Dans ce dernier cas, le
consortium présente une grande valeur
ajoutée en développant une véritable
stratégie d’exportation.
Quelle que soit la forme prise par
le consortium, soulignons que les
membres conservent leur indépendance
légale, financière et commerciale. Le
statut juridique généralement adopté
est le GIE (Groupement d’Intérêt
Economique).
Les clés de la réussite
Pour les experts de l’ONUDI, la
réussite d’un consortium dépend certes
d’un engagement des partenaires
institutionnels, mais également de
l’implication et de la conviction des
entreprises membres autour d’un
projet commun. Le consortium ne
peut fonctionner sans un respect des
engagements, une confiance mutuelle et
une totale transparence.
Au vu des bénéfices qu’il est possible de
tirer de cet outil, et alors qu’un secteur
comme le textile a créé de nombreux
consortiums, l’on peut se demander
pour quelles raisons cet autre secteur
exportateur qu’est l’agroalimentaire ne
s’y est pas intéressé plus tôt ?
(1) ONUDI : Organisation des Nations
Unies pour le Développement Industriel.