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Une équation à résoudre - FOOD MAGAZINE

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Focus<br />

mais retiré tous les ingrédients artificiels<br />

(colorants, arômes et conservateurs)<br />

de ses confiseries, soit 79<br />

références. L’entreprise l’avait déj<strong>à</strong><br />

fait pour ses boissons.<br />

Et après les colorants azoïques,<br />

d’autres sont sur la sellette : citons<br />

par exemple la tartrazine, encore<br />

autorisée au Maroc et en Europe<br />

mais interdite en Algérie et en Tunisie,<br />

ou encore les colorants caramel<br />

E150 (voir encadré sur la polémique<br />

aux Etats-Unis). L’EFSA procède<br />

d’ailleurs actuellement <strong>à</strong> une réévaluation<br />

complète de la directive européenne<br />

sur les colorants naturels et<br />

de synthèse.<br />

Le naturel, une tendance<br />

émergente<br />

Conséquence : les industriels ont<br />

tout intérêt <strong>à</strong> se préparer <strong>à</strong> de futures<br />

évolutions réglementaires car la<br />

naturalité est une tendance majeure<br />

au niveau mondial. Qu’en est-il au<br />

Maroc ? Il semblerait bien qu’ils<br />

anticipent le phénomène. « Nous<br />

travaillons déj<strong>à</strong> avec des industriels<br />

marocains pour trouver un remplaçant<br />

<strong>à</strong> la tartrazine. A nous de leur<br />

fournir une solution satisfaisante, notamment<br />

sur les prix », révèle M. Berama.<br />

« Les ingrédients naturels sont<br />

une tendance clé au Maghreb, tout<br />

comme en Europe et aux Etats-Unis.<br />

Wild remarque un nombre croissant<br />

de demandes pour des colorants<br />

d’origine naturelle dans les boissons<br />

par exemple », confirme Franck Köster.<br />

« Sur le marché marocain, les<br />

colorants naturels sont encore peu<br />

36<br />

<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> N° 42 15 Mars - 15 Avril 2012<br />

répandus car leur prix reste élevé.<br />

Néanmoins, ils sont déj<strong>à</strong> utilisés<br />

dans la charcuterie (législation),<br />

dans les produits <strong>à</strong> forte valeur ajoutée<br />

ou pour les marchés <strong>à</strong> l’export,<br />

surtout l’Europe et les Etats-Unis »,<br />

indique Samir Lahlou. Ainsi, certaines<br />

catégories d’aliments n’autorisent<br />

que les colorants naturels (cas<br />

du baby food). Pour d’autres, il s’agit<br />

d’un choix délibéré permettant aux<br />

produits un positionnement « naturel<br />

» et plus haut de gamme (cas<br />

Focus<br />

Arômes & Colorants<br />

des produits laitiers Chergui par<br />

exemple). Enfin, les exportateurs<br />

comme les confiseurs, qui doivent se<br />

conformer <strong>à</strong> la législation du pays de<br />

destination, se sont également mis<br />

aux colorants naturels.<br />

La résistance élevée aux contraintes<br />

du process des colorants de synthèse<br />

rend parfois leur remplacement<br />

(<strong>à</strong> teinte finale identique) par des<br />

colorants naturels difficile.<br />

Cependant, les fournisseurs s’attellent<br />

<strong>à</strong> trouver des solutions de<br />

remplacement. Les colorants proposés<br />

sont ainsi de plus en plus stables<br />

et résistants, même aux process les<br />

plus délicats. La plage des couleurs<br />

disponibles s’étend également. Les<br />

fabricants commencent même <strong>à</strong><br />

se rapprocher de la couleur bleue,<br />

la plus difficile <strong>à</strong> reproduire. Chez<br />

Chr. Hansen, on utilise pour cela<br />

des anthocyanes. De son côté, Wild<br />

a développé une nouvelle solution<br />

colorante <strong>à</strong> base de spiruline, une<br />

micro-algue, qui « peut être utilisée<br />

dans une large gamme d’applications<br />

alimentaires, notamment les<br />

caramels durs et mous et les dragées<br />

», explique M. Köster.<br />

Le caramel fait polémique !<br />

En janvier 2012, une nouvelle législation californienne<br />

a abaissé la DJA (Dose Journalière Admissible)<br />

du 4-méthylmidazole (4-MEI) <strong>à</strong> 29 µg, ce qui obligerait<br />

certains industriels dont les produits dépassent<br />

ce seuil <strong>à</strong> apposer la mention « produit contenant<br />

un composé cancérigène ». Cette substance,<br />

contenue dans les colorants caramel E150, est un<br />

cancérigène animal, dont la toxicité pour l’homme<br />

n’est toutefois pas encore prouvée. Ainsi, la FDA<br />

et l’EFSA ne l’interdisent pas mais l’EFSA a récemment<br />

abaissé les DJA pour les colorants caramel<br />

E150, notamment pour le E150c. Aux Etats-Unis, l’association de consommateurs<br />

CSPI a déposé une pétition <strong>à</strong> la FDA pour interdire totalement les<br />

colorants caramel contenant du 4-MEI.<br />

Cependant, contrairement <strong>à</strong> la rumeur, Coca-Cola et Pepsi ne vont pas<br />

changer leur « recette » pour éviter la mention sur l’étiquetage. Un communiqué<br />

officiel de Coca-Cola précise que « le colorant caramel contenu<br />

dans l’ensemble de nos produits a été, est et sera toujours sans danger<br />

pour la santé du consommateur, et La Compagnie Coca-Cola ne changera<br />

pas la célèbre formule des boissons Coca-Cola. A travers les années,<br />

nous mettons <strong>à</strong> jour, de temps en temps, nos procédés de fabrication,<br />

mais notre formule secrète n’a jamais été modifiée. Les changements <strong>à</strong><br />

venir au niveau de ces procédés n’affecteront pas la couleur ni le goût de<br />

Coca-Cola. » Le fabricant de boissons a donc demandé <strong>à</strong> ses fournisseurs<br />

de caramel de modifier leur procédé de fabrication afin de réduire la quantité<br />

de 4-MEI dans ce colorant.

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