Une équation à résoudre - FOOD MAGAZINE

égie par la qualité, impose un certain
nombre de pratiques au niveau de
l’amont agricole. Citons à titre non
exhaustif la pratique de taille sévère
sur les vergers en production, de façon
à produire moins de raisins mais au
goût plus concentré. Le ton est donc
donné…
Des vins de qualité mais…
Avec 25% en volume du marché
des spiritueux et une consommation
moyenne de boissons alcoolisées de
3,65 litres/habitant/an en 2010, la viniculture
nationale se présente comme
filière très porteuse. Côté organisation,
le secteur vinicole est structuré autour
de quelques producteurs : le groupe
Castel, les Celliers de Meknès-Thalvin,
Vininvest, Bourchanin, Val d’Argan et
le dernier né, La Ferme rouge qui est
un domaine de 800 hectares situé à
Had Brachoua. En 2010, les producteurs
ont écoulé à peine 48.000 hl à
l’étranger pour une production totale de
près de 265.000 hl. Pour expliquer ce
constat, plusieurs facteurs peuvent être
avancés. On citera la forte dépendance
de la filière aux conditions climatiques,
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ainsi qu’aux
fortes chaleurs en
juin-juillet pouvant
endommager
considérablement
la récolte, les vendanges
et l’équilibre
entre l’acidité
et le sucre qui est
nécessaire à la
fabrication d’un
bon vin. L’autre
facteur qui explique
la chute de la
production est le
vieillissement des
vignobles combiné à l’arrachage massif
pratiqué dans le temps.
Dans ce contexte concurrentiel, la
labellisation s’est avérée une bonne
piste. Ainsi, une stratégie basée sur les
AOG et les AOC a permis de bonifier
le produit final et plusieurs vins ont
pu voir le jour, à l’instar de l’AOG de
Guerrouane, Béni M’Tir, Zaër…ou de
l’AOC octroyée aux Côteaux de l’Atlas.
Ces appellations d’origine ont permis
de hausser la qualité de quelques
millésimes, faisant ainsi la propagande
Agriculture
• Vue sur les vignes depuis le Chateau Roslane (Celliers de Meknès)
d’un vin marocain de qualité longtemps
étiqueté comme ordinaire.
Le secteur des vins au Maroc a donc
logiquement de longues années devant
lui pour se faire valoir. Le long passé
vinicole marocain et le terroir très prisé
lui confèrent davantage de force. Si le
marché local est en forte régression il
reste pour autant le premier créneau
commercial pour cette filière, le développement
soutenu de la GMS contribuant
également à maintenir un certain
niveau de consommation.
FOOD MAGAZINE N° 42 15 Mars - 15 Avril 2012 39