Une équation à résoudre - FOOD MAGAZINE

de son entreprise ;
• soit une attitude pro-active, responsable,
en mettant en place avec
un laboratoire certifié une procédure
d’auto-contrôle permanant faisant
appel aux techniques analytiques les
plus récentes liées à l’ADN.
Différentes techniques immunologiques
ou de PCR avec révélation
sur gel d’agarose ont été proposées.
Toutefois, aucune de ces techniques,
soit par manque de sensibilité, soit
par manque de spécificité et/ou soit
par la lenteur de leur réalisation ne
répondent aux exigences actuelles
pour un contrôle performant.
La PCR en temps réel, la
recherche d’ADN de porc et
la certification Halal
Aujourd’hui, certifier l’absence de
porc dans un produit nécessite le
recours à la technique du PCR en
temps réel (qPCR), seule technique
actuelle apte à répondre de manière
objective et fiable à cette requête. La
seule contrainte de cette technologie
consiste dans l’obligation d’avoir des
cellules nucléées (et donc de l’ADN)
dans l’échantillon prélevé.
Par rapport aux autres technologies,
la qPCR consiste en une visualisation
immédiate de la quantité d’ADN
amplifié par la mesure de la fluorescence
émise lors de chaque cycle
de PCR. Cette technique offre les
avantages suivants :
• Rapidité : dans les 2 heures au
maximum, on obtient la réponse pour
96 échantillons,
• Peu de risque de contamination :
les tubes d’analyse ne sont jamais
ouverts,
• Sensibilité : les sondes moléculaires
utilisées permettent de mettre en
évidence 1 seule particule d’ADN,
• Spécificité : les sondes molé-
culaires utilisées,
en fonction de leur
dessin, permettent de
distinguer 1 espèce
parmi d’autres sans
réactions croisées,
• Permet une quantification
des cellules de
porcs et/ou apparentés.
Dans ce contexte, et
pour être efficace, un
kit de qPCR contient
par exemple :
• un contrôle de référence (IPC)
indiquant que toutes les opérations
techniques de l’extraction à l’amplification
PCR se sont déroulées selon
les règles de l’art,
• Une sonde générique permettant
d’amplifier de l’ADN de référence,
• Une sonde spécifique des suinés
permettant d’amplifier une région
spécifique de l’ADN de porc et/ou
apparentés.
Dans des produits agroalimentaires,
la limite de détection de ce kit est
inférieure à 0,001-0,01% (en fonction
de la matrice analysée). Dans
cette approche, la qualité de l’échantillonnage
est prépondérante. Il est
obligatoire de prendre une aliquote
à différents endroits de l’échantillon
afin d’être représentatif.
Un exemple obtenu parmi d’autres
est illustré (voir graphique) par
l’analyse d’un échantillonnage de
différents produits estampillés Halal
présents sur le marché belge (charcuterie,
plats préparés, haché). Sur
QHS
les 20 produits testés, 9 se sont
révélés contenir de l’ADN de porc et
parmi ces 9 échantillons, 2 étaient
fortement contaminés (fraudes ?).
Ce kit permet également de répondre
grâce à une quantification de
l’ADN de porc par rapport à l’ADN total
de vertébré présent dans l’échantillon
aux trois questions principales
qu’on est en droit de se poser : est
ce que la présence d’ADN de porc
résulte d’une fraude, d’une contamination
ou d’une trace. En fonction
de cette contamination, la réponse
à donner aux autorités, les actions
à mener dans son entreprise et
l’attitude à adopter vis-à-vis de son
fournisseur vont varier.
Conclusions
Dans une approche qualité et en
particulier dans la vérification des
préceptes liés à la norme Halal, les
entreprises doivent certifier l’absence
de porc dans les produits.
Une nouvelle génération de kits
apparait qui, de part sa sensibilité,
sa spécificité et sa rapidité d’analyse
permet de répondre à cette demande
de certification. Appliqué pour
vérifier la qualité des produits des
fournisseurs, s’assurer de la justesse
de son processus de production et
garantir à sa clientèle un produit
Halal conforme, ce type de kit simple
et rapide constitue pour l’entreprise
agroalimentaire un outil indispensable
à son extension tant sur le
marché local que sur le marché international.
Détection de la présence de porc (sonde 1) et de vertébré (sonde2) dans un échantillon
suspecté de contenir du porc (échantillon A) et un échantillon contrôle « pur bœuf »
(échantillon B) On constate que dans l’échantillon A, il y a bien du porc dans ce dernier
alors que le porc est absent du second. (Source : Progenus)
FOOD MAGAZINE N° 42 15 Mars - 15 Avril 2012 45