Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti
pour le quatrièimi objectif, qui'" tioris en janvier 2005 pour choisir' double condition de son appro- ' trouver 'le système dfmocratiqlie le
consiste à « accélérer la marche de une Assemblée nationale transi- bat,'on par l'Assemblée qu,' sort,'ra mieux adapt ' é' a l eur umque ' et hlsla
nation vers la démocratie », Là toire de 275 membres, rédaction des urnes en J'anvier et du réta- torique contexte national », Iln'est
.
encore, la Loi fondamentale et les d'une Constitution définitive blissement de la sécun'té publ,'- pas question de« dup l' 'quer les
annexes adoptées par le-défunt ,approuvée par référendum en que. , " modèles importés des Etats-Unis, de
conseil de gouvernement mis en octobre 2005, nouvelles élections Ali AI-Sistani, guide spintuel de la Grande-Bretagne ou de tout
place par Paul Bremer.,encadrent ',générales, définitives 'pour le la majorité chiite, a déjà laissé
théoriquement le processus. ,"1'sctécembre de la même année. 'entendre que tout cela pourrait, ' autre p~ys ».
Droits de la femme, droits de Tout ce programme ne pourra bien évoluer. Pour M. Allaoui, il
Patrice Claude
l'homme, système fédéral, élec- ,:êtreévidemment tenu qu'à,1a ,est clair que les Irakiens «doivent
. - .' . " . . . .
Après treize mois de
,
« règne
.' .
.
», Paul Bremer quitte
Bagdad sans avoir commencé la reconstruction
C'est sans doute le plus grave échec de l'administrateur civil américain qui, en arrivant,
avaitpromis« la paix et la prospérité». Aucun des objectifs n'a été atteint
BAGDAD
M. Bush.
de notre envoyé spécial' ~Sur son ordre, dès son arrivée, il
Il était arrivé en fanfare le 12mai a promis aux Irakiens « la paix et la
2003, lesté de certitudes, néo- , prospérité ». Il laisse derrière lui un
conservatrices et d'idées toutes' pays ravagé par l'insécurité et une
simples sur l'Orient compliqué. Il économie dévastée. Le chômage
est reparti de Bagdad le 28 juin, endémique qui touche près de la
2004, presque en catimini, sans 'moitié de la population active fourmême
la garde d'honneur symboli- nit chaque jour à la «résistance »,
que qui eüt sied à celui qui fut tout " comme aux djihadistes étrangers
de même, treize mois durant; le 'implantés dans le pays, des
« vice-roi» d'Irak. bataillons entiers d'indigents déses- ,
Tiré l'an dernier par le président, pérés. Il y a quinze jours, l'US aid
George Bush d'une retraite àussi, - organisation étatique qui a reçu
précoce que prospère, après vingt- 'plus de 3 milliards de dollars de
,deux ans de bons et loyaux services fonds publics américains pour la
aux affaires étrangères américai- reconstruction - affirmait que
nes, Paul Bremer a quitté, l'lrak',
mier ministre sans attribution - •
était présent pour l'embarqueo"
ment, à bord d'un C 130 de l'US:'
Army.
Bien sfu, d'Istanbul, leprésiden~,'
Bush a chaudement félicité, son "
envoyé spécial. Bien sfu, les mem-,
bres du gouvernement intérimaire
l'ont remercié du «remarquablé,
travail accompli ». « Jerry» comme' '
l'appelle les intimes, est un tra-,'"
,vailleur acharné qui n'a jamais
compté son temps ni son énergie
pour atteindre les objectifs,sou~.,
'
•
vent mouvants, assignés par' Ë
". ~ ....
quaient les militaires. «La faute à
ceux qui ont pris la décision stupide
de démanteler d'un trait de plume
une armée que nous avions vaincue
et qui ne présentait plus aucun danger»
nous dira un jour, à Kirkouk,
un jeune officier bavard du Texas.
De fait, pour celui qui fut en 1986
le tsar anti-terroriste du président
Ronald Reagan, et pendant dix
ans, le favori du « cher» Henry Kissinger,
il y a les échecs, et puis il y a
les fautes.
et L'HISTOIRE JUGERA I)
IyadAIlaouilui-même, qui ne critique
pas facilement ses parrains
washingtoniens, a plusieurs fois
admis combien la brutale mise au
rencard de 400 000 soldats, policiers,
gardes-frontières, et le renvoi
d'au moins 30000 fonctionnaires
« baassistes », avaient désorganisé
le pays, ouvert ses fi:ontièresà
tous les pistoleros islamistes étrangers
et grossi les rangs des rebelles.
« Voilà ce qui arrive lorsque l'idéologie
l'emporte sur le pragmatisme»
se lamentait un autre ministre.
Sür de lui et de ses idées simples,
proche de l'idéologue Paul Wolfowitz,
numéro deux du pentago-
GOODBYE
BAGDAD
l'administrateur civil
américain,Paul
Bremer,quitte l'Irak
en petit comité,'
Al'aéroport, devant
le C130 de l'US
Army;il salue le '
KurdeBaramSaleh,
le seul membre du
nouveau pouvoirà
l'avoiraccompagné
pour son départ. '
ne, et «vieil ami» de Donald
Rumsfeld, le patron de la défense,
Paul Bremer, qui conseillait peu
avant la guerre à la Maison Blanche
de lancer l'offensive contre
tous les Etats anti-américains
« sans s'occuper» de ce que pensaient
les alliéseuropéens qui «finiront
par suivre », a aussi montré
qu'il savait être pragmatique. Il a
récemment reconnu dans le New
York Times qu'il aurait « dû corriger
ce faux pas >', de la «débaassisation
» tous azimuts « plus vite encore
» qu'il ne l'a fait. Partisan d'une
thérapie forte et brutale pour installer
« la libre entreprise »'en Irak,
il a assez vite pris la mesure dantesque
du projet. Il s'est abstenu de
privatiser à tour de bras comme il
en avait envie et a rétabli l'aide alimentaire
étatique dont dépendent
encore près de 40 % des citoyens
pour survivre.
De même, après avoir superbement
spus'estimé l'influence énorme
exercée par la religion en Irak,
et notamment par le grand ayatollah
Ali Al-Sistani sur la majorité
chiite, il n'a plus cessé de lui
envoyer des émissaires.
Quel héritage cet élégant sexagénaire,
curieusement affublé en toutes
circonstances d'un costume era-
'vate avec' des bottes de brousse
aux pieds? «L 'histoire jugera,>
affirmait cette semaine son
adjoint, l'ambassadeur Richard
'Jones. Paul Bremer voulait laisser
, 'aux Irakiens, un «vrai gouverne-
,.ment» populaire et une Constitu-
, tion libérale bétonnée. Il laisse en
place une équipe non élue et une
loi fondamentale réversible dès
après les élections. «Je pense que
les Irakiens nourrissaient des attentes
irréalistes », confiait-il, un peu
amer, avant son départ.
£tm.ùe
30 JUIN 2004
P.c.
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