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Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka<br />

Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basm L>z<strong>et</strong>i<br />

a~A<br />

nn! DU !Il. AU M.runr<br />

TURQUIE<br />

Burdi.taa' I:<br />

lapatEea arme.<br />

Lesgestes d'ouverture<br />

d'Ankara trouvent un<br />

écho chez un peuple<br />

las <strong>de</strong>s violences. Mais<br />

la guérilla séparatiste<br />

rompt la trêve<br />

De lIOÙ'8 00I'I'8IJp0DdaI<br />

Cela fait dix ans que<br />

Leyla Zana n'a pas<br />

revu Diyarbakir. Dix<br />

années que c<strong>et</strong>te députée,<br />

figure emblématique <strong>de</strong><br />

la lutte pour les droits <strong>de</strong>s<br />

Kur<strong>de</strong>s, a passé en prison, tout<br />

comme trois autres élus arrêtés<br />

en 1994 pour leurs liens<br />

supposés avec le Parti <strong>de</strong>s travailleurs<br />

du Kurdistan (PICK).<br />

Lors <strong>de</strong> leur r<strong>et</strong>our dans c<strong>et</strong>te<br />

ville à forte population kur<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> femmes, la<br />

tête coifféedu traditionnel foulard<br />

brodé <strong>de</strong> filsrouges, jaunes<br />

<strong>et</strong> verts -les couleurs kur<strong>de</strong>s -<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>s grappes d'enfants sont<br />

venus les applaudir sous un<br />

soleil brûlant. Et entendre un<br />

message <strong>de</strong> paix. « Nous ne<br />

serons jamais le camp qui provoque<br />

la violence! » lance Leyla<br />

Zana, d'unevoix pleine d'émotion.<br />

Car, dans la montaghe,<br />

les combats ont repris. Le<br />

1er juin, le PKK, rebaptisé<br />

« Kongra-Gel », a rompu le<br />

cessez-le-feu observé unilatéralement<br />

<strong>de</strong>puis cinq ans. Un<br />

choix qui laisse perplexes <strong>de</strong><br />

nombreux Kur<strong>de</strong>s: ilintervient<br />

alors que, pour la première fois,<br />

l'Etat turc vient d'octroyer aux<br />

Kur<strong>de</strong>s les droits culturels si<br />

longtemps attendus.<br />

C'est après avoir prononcé<br />

un discours en kur<strong>de</strong> à la tribune<br />

<strong>de</strong> l'Assemblée nationale<br />

que LeylaZana avait été emprisonnée.<br />

Ce 12juin à Diyarbakir,<br />

c'est <strong>de</strong> nouveau dans sa<br />

langue maternelle qu'elle<br />

s'adresse à la foule. La République<br />

turque, qui, <strong>de</strong>puis<br />

quatre-vingts ans, s'appliquait<br />

soigneusement à nier l'i<strong>de</strong>ntité<br />

<strong>de</strong>s Kur<strong>de</strong>s, allant jusqu'à<br />

réfuter l'existence <strong>de</strong> leurs<br />

, langues, accepte désormais le<br />

multiculturalisme. Encouragées<br />

par la perspective d'une<br />

adhésion à l'Union européenne,les<br />

autorités d'Ankara<br />

ont mis en œuvre <strong>de</strong> nombreuses<br />

réformes. Des écoles<br />

<strong>de</strong> langue kur<strong>de</strong> ont été ouvertes.<br />

La radio <strong>et</strong> la télévision<br />

d'Etat ont inauguré, il y a une<br />

quinzaine <strong>de</strong> jours, <strong>de</strong>s programmes<br />

<strong>d'information</strong> dans<br />

les <strong>de</strong>ux principales langues<br />

kur<strong>de</strong>s. Même si le ton est un<br />

peu langue <strong>de</strong> bois, c'est la fin<br />

d'un tabou. « C'était comme si<br />

je me réveillais au milieu d'un<br />

rêve », confie l'intellectuel<br />

kur<strong>de</strong> Seyhmus Diken.<br />

Mais les équilibres <strong>de</strong>meurent<br />

fragiles, dans un pays où<br />

les nationalistes brandissent<br />

<strong>de</strong>puis toujours le spectre <strong>de</strong><br />

l'éclatement. Une reprise du<br />

terrorisme kur<strong>de</strong> pourrait<br />

mener à la fin <strong>de</strong> c<strong>et</strong> exercice<br />

démocratique. LorsqueThncer<br />

Bakirhan, prési<strong>de</strong>nt du Parti<br />

démocratique du peuple (Dehap),<br />

qui accueillait à Diyarbakir<br />

les quatre élus, a affirmé<br />

qu'il était « à égale distance du<br />

PKK<strong>et</strong> du gouvernement », il<br />

s'est fait aussitôt vertement<br />

tancer par le Premier ministre.<br />

« Personne ne peut m<strong>et</strong>tre dans<br />

la même balance une organisation<br />

terroriste <strong>et</strong> le gouvernement<br />

», a tonné Recep<br />

Tayyip Erdogan. « Nous aussi,<br />

nous voulons la fin <strong>de</strong> !'isolement<br />

pour Ocalan [chef du<br />

PKK,NDLR]<strong>et</strong> la réintégration<br />

<strong>de</strong>s maquisards. Mais faut-i!<br />

pour cela recourir aux armes?<br />

dit SezginTanrikulu,le chef du<br />

barreau <strong>de</strong> Diyarbakir <strong>et</strong> l'un<br />

<strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong>s députés emprisonnés.<br />

Lepeuple kur<strong>de</strong> ne<br />

veut plus <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te violence. »<br />

La situation n'est plus celle qui<br />

prévalait dans les années 1990.<br />

En rompant la trêve, le PKK<br />

pourrait bien, c<strong>et</strong>te fois,perdre<br />

le soutien <strong>de</strong> la population .• '<br />

NWltev. Ortaq<br />

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