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<strong>La</strong> <strong>définition</strong> d’une <strong>stratégie</strong> d’intervention. <strong>La</strong> definición de una estrategia de intervención Defining a strategy for intervention Aménagement, réhabilitation et développement durable des villes historiques méditerranéennes Nicolas Rodalkis Naissance - Crète (1943). Architecte - Université Aristote-Thessalonique (1969) Urbaniste - Institut d’Urbanisme-Paris (1972). Docteur - Université Paris-I, Panthéon-Sorbonne, (1975). Professeur - Urbanisme-Aménagement-Développement, Ecole Polytechnique -Université Aristote-Thessalonique Ecrivain - Plusieurs livres-articles scientifiques Planificateur - Projets urbanistiques Chercheur- Collaboration: UNESCO-ICOMOS pour les villes historiques (1980-85). Elaboration: nombreux programmes de recherche Président-directeur, fondateur du nouveau Département «Urbanisme- Aménagement-Développement» Ecole Polytechnique-Université Aristote-Thessalonique. Adresse postale: 7, rue Amolianis, 54638 Thessalonique, Grèce Adresse courrier électronique: nrodol@civil.auth.gr Téléphone: 0030 2310 995723 Texte communication: 1. Conditions historiques, géographiques et socio-économiques <strong>La</strong> Méditerranée, lieu de rencontre de trois continents, est devenue depuis l’antiquité le carrefour des peuples, des religions et des cultures. L’histoire d’une grande partie de l’humanité se dévoile à travers les traces des installations humaines sur son littoral. En ce qui concerne les noyaux urbains historiques des pays méditerranéens il est normal qui sont dues tant aux particularités historiques, culturelles et sociales de chaque pays qu’aux conditions géographiques, géopolitiques et climatiques générales et particulières. Le paysage et le climat méditerranéens, dans la mesure où ils ont culturelles et socio-économiques, ainsi que le tempérament des peuples qu’y habitent, constituent des éléments communs qui déterminent plus ou moins la structure, la configuration et les possibilités d’évolution des villes historiques en Méditerranée. Les noyaux traditionnels des villes méditerra-néennes, qui sont conservés et utilisés jusqu’aujourd’hui, constituent le témoin redouta-ble d’une continuité et d’une interdépendance historique et culturelle donc les politiques n’ont pas réussi à les faire disparaître. <strong>La</strong> beauté incomparable et la diversité, tant du paysage naturel que du cadre bâti des ensembles historiques, constituent des avantages uniques de l’espace méditerra-néen, malgré les interventions (souvent défiguratives) contemporaines, qui ont subi sur-tout après les années 50 la plupart des villes méditerranéennes. Il faut tenir compte aus-si de la mer bleue, chaude et «claire», ainsi que les conditions climatiques douces avec le soleil éclatant qui brille pendant une grande période de l’année. Toutes ces qualités ont attiré et attirent de plus en plus des grands courants touristiques vers les côtes médi-terranéennes et leurs villes historiques, qui oriente la plupart des fois unilatéralement leur développement. 2. Les catégories des villes historiques méditerranéennes aujourd’hui Les diverses catégories des villes anciennes historiques qu’on rencontre au-jourd’hui dans les pays méditerranéens, en relation avec les villes contemporaines bâ-ties à côté ou sur les précédentes, sont en règle générale les suivantes: a. Les villes historiques importantes, qui sont conservées et protégées entière-ment en tant que telles. Pour la satisfaction des besoins d’habitation supplémentai-res et l’implantation des installations industrielles on a construit en parallèle des vil-les nouvelles complémentaires. Le cas le plus représentatif est celui de Venise et de la ville voisine contemporaine de Mestre, lesquelles sont liées avec une auto-route et une ligne ferroviaire de dix kilomètres environ. Dans la première où habi-tent les classes moyennes et supérieures, on a développé plutôt les activités cultu-relles, commerciales et touristiques, c’est à dire le tertiaire, alors que dans la deuxième se trouvent les zones industrielles et les cités-dortoirs. Un autre exemple qu’on peut citer est celui de la ville touristique de Fès au Maroc, où il y a une sépa-ration complète entre la ville ancienne et la ville contemporaine. En comparaison avec l’exemple précédent de Venise, il y a une grande différence, parmi d’autres, puisque la stratification sociale, entre la ville ancienne et la ville nouvelle est tout à fait l’inverse. C’est à dire les couches populaires sont entassées dans la ville an-cienne dégradée alors que les classes supérieures habitent dans les quartiers ré-sidentiels de la ville contemporaine. b. Une autre catégorie, pas très différente de la précédente, sont les villes histori-ques importantes (ou moyennes) où on a développé leur périphérie (presque en contact) avec des zones industrielles, des quartiers résidentiels et des cités-dortoirs (sans nuire trop et détruire leur noyau historique). Des exemples de tel type, avec beaucoup de particularités, on trouve partout comme par exemple en Italie (Florence, Sienne, Bologne, Pérouse, etc.) et dans le Maghreb (Rabat, Alger, Tunis, etc.), mais les seuls exemples qu’on peut citer de l’espace hellénique sont les noyaux historiques de Corfou, de Rodes et de Rethymnon en Crète. c. <strong>La</strong> catégorie suivante concerne plutôt les villes historiques en partie détruites pour diverses raisons, mais qui conservent encore au moins un secteur sauvegar-dé. Dans cette catégorie on peut classer plusieurs grandes villes européennes, africaines et asiatiques (Lyon, Milan, Barcelone, Lisbonne, Alexandrie, Damas, Constantinople, Thessaloniki et Athènes) et beaucoup de villes moyennes (p.ex. la 135