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La définition d'une stratégie d'intervention. La ... - RehabiMed

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<strong>La</strong> <strong>définition</strong> d’une <strong>stratégie</strong> d’intervention.<br />

<strong>La</strong> definición de una estrategia de intervención<br />

Defining a strategy for intervention<br />

Projet d’appui au développement local<br />

intégré : « Les routes des Ksour »<br />

Mme Nesma Brahimi-Bensalem<br />

Architecte-Doctorante au <strong>La</strong>boratoire SEDET-CNRS<br />

Chargée de Programme PNUD<br />

Adresse courrier électronique:<br />

nesma.brahimi@undp.org<br />

1. Introduction<br />

Suite à l’adoption de la Déclaration du Millénaire, le 13 septembre<br />

2000, par 189 Etats membres, les Agences des Nations Unies ont été<br />

invitées à contribuer de façon prioritaire à la lutte contre la pauvreté et<br />

l’extrême pauvreté.<br />

Le projet pilote «Les routes des Ksour », financé et mis en oeuvre par<br />

le PNUD et le Gouvernement algérien, s’inscrit dans le programme de<br />

l’UNESCO «Le Sahara des cultures et des peuples », validé lors de l’Atelier<br />

international organisé à Ghardaïa en 2003.<br />

2. Le Sahara Algérien: difficultés de développement<br />

L’Algérie est le deuxième pays d’Afrique par sa superficie avec 2.381.741<br />

km 2 dont les 4/5 sont occupés par le désert. Le Sahara, qui fait l’objet<br />

de programmes de développement spécifiques (Programme Grand<br />

Sud), bénéficie d’investissements importants pour le désenclavement<br />

des villages, l’amélioration des infrastructures, la mobilisation des<br />

ressources en eau et l’augmentation des surfaces agricoles. Ces<br />

efforts du Gouvernement Algérien ont eu pour effet de confirmer la<br />

consolidation des indicateurs macroéconomiques et macro financiers<br />

de ces régions. Cependant, malgré tous ces efforts, la carte de la<br />

pauvreté, élaborée en 2000, a identifié les zones sahariennes comme<br />

les plus fragiles.<br />

Les difficultés à mobiliser les ressources en eau, le manque de main<br />

d’oeuvre, le morcellement des terres, l’assainissement des zones<br />

urbaines et l’urbanisation incontrôlée, constituent autant de facteurs<br />

de déséquilibre, parfois irréversibles dans ces régions.<br />

Les mutations socio-économiques et culturelles ont de nombreuses<br />

conséquences pour les populations locales : perte d’activité, absence<br />

de perspectives, expansion démographique des périphéries urbaines<br />

(notamment des chefs-lieux de Wilaya) suite à un exode rural des<br />

populations, dévalorisation des activités traditionnelles (élevage,<br />

culture du palmier), inégalités économiques, etc.<br />

Les femmes sont particulièrement touchées par ces bouleversements<br />

des modes de vie. Elles voient leur espace d’intervention et leur pouvoir<br />

de décision se réduire.<br />

<strong>La</strong> problématique centrale, qui ressort de ce constat, est liée à la<br />

nécessité de rechercher des alternatives économiques à l’agriculture<br />

oasienne en grande difficulté et qui ne suffit plus à subvenir aux besoins<br />

de toute la population.<br />

3. Un patrimoine culturel menacé<br />

<strong>La</strong> menace qui pèse sur le patrimoine de ces régions est une<br />

conséquence des contraintes économiques et sociales cités plus haut.<br />

En effet, les Aghems (ou Ksour), villes traditionnelles fortifiées du Sahara,<br />

qui ont traversé des millénaires d’existence dans un milieu hostile n’ont<br />

pu résister aux effets induits de «la modernisation du pays ». Certaines<br />

d’entre elles sont dans un état de dégradation avancé lorsqu’elles ne<br />

sont pas complètement désertées par leur population et tombées<br />

en ruine. Ces villes traditionnelles souffrent souvent d’enclavement et<br />

d’ensablement.<br />

Pourtant leur valeur patrimoniale est inestimable. En effet, ces<br />

architectures de terre, remarquables de par l’ingéniosité des moyens<br />

technologiques déployés dans l’architecture et les infrastructures<br />

hydrauliques telles que les “Foggaras”, témoignent aussi d’un mode<br />

de vie et d’une structure sociale citadine particulièrement élaborés et<br />

adaptés à ces milieux hostiles. Ils représentent véritablement un modèle<br />

de développement intégré riche d’enseignement pour l’humanité<br />

entière.<br />

Ce patrimoine culturel unique n’a cependant pas été jusque là reconnu<br />

comme tel et protégé à ce jour, hormis quelques cas d’exception telle<br />

que la Vallée du M’Zab.<br />

Jusque là, les actions de réhabilitation de certains Ksour par l’Etat n’ont<br />

pas réussi complètement a endiguer leur désertion. Les raisons sont liées<br />

au manque d’une approche globale, dans les actions de réhabilitation,<br />

qui prend en compte tous les facteurs socio-économique, culturel et<br />

participatif susceptibles de garantir l’appropriation des projets par les<br />

acteurs locaux. C’est précisément la démarche que poursuit le présent<br />

projet.<br />

4. Le projet : le tourisme au centre des activités<br />

Le projet «Les routes des Ksour», qui emprunte les antiques routes<br />

commerçantes du Sahara s’inscrit, dans sa partie algérienne, dans un<br />

vaste territoire qui regroupe quatre wilayas : Bechar, Adrar, Ghardaïa et<br />

Ouargla.<br />

Il a pour objectif d’aider les populations locales à améliorer leurs<br />

conditions de vie en leur apportant les outils nécessaires pour être<br />

actrices de leur propre développement. A travers la promotion d’un<br />

tourisme responsable, en tant qu’activité économique complémentaire,<br />

il serait possible de lutter efficacement contre la situation de précarité<br />

des populations locales et de sauvegarder le patrimoine culturel et<br />

naturel local.<br />

Au coeur du projet, onze maisons traditionnelles réparties sur huit ksour<br />

seront réhabilitées et reconverties en maison d’hôtes pour touristes,<br />

en siéges d’association ou en centres d’orientation touristique. Un<br />

écomusée sur les écosystèmes oasiens sera réalisé à Ouargla. Il viendra<br />

soutenir la création de «labels» sur les produits locaux. Un Eductour sera<br />

réalisé, ainsi que des sites web dédiés au projet.<br />

En partenariat avec l’UNESCO, l’objectif est de classer le «circuit<br />

touristique de la routes des Ksour » sur la liste du patrimoine mondial.<br />

Ce circuit reprendra les traces historiques des majestueuses routes<br />

des caravanes commerciales du Sahara, et redynamisera, à travers<br />

un tourisme responsable, le patrimoine de ces magnifiques régions<br />

désertiques.<br />

<strong>La</strong> <strong>stratégie</strong> globale du projet est basée sur trois approches<br />

interdépendantes:<br />

a. Approche patrimoniale: le patrimoine culturel, facteur de<br />

développement intégral<br />

<br />

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