La définition d'une stratégie d'intervention. La ... - RehabiMed
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<strong>La</strong> <strong>définition</strong> d’une <strong>stratégie</strong> d’intervention.<br />
<strong>La</strong> definición de una estrategia de intervención<br />
Defining a strategy for intervention<br />
Canée en Crète).<br />
d. Les petites villes historiques presque entièrement conservées<br />
constituent aussi une autre grande catégorie, puisqu’elles continuent<br />
d’assurer leur rôle traditionnel du chef-lieu provincial et dans la<br />
mesure du possible, leur mode de vie communau-taire. Dans la<br />
plupart des cas elles vivent encore dans leurs fortifications d’origine<br />
moyenâgeuse en gardant leur caractère agricole ou maritime, si<br />
elles ne sont pas envahies par les activités touristiques. En général<br />
les petites villes de tel type sont dispersées partout en Europe (et<br />
en Méditerranée) alors qu’en Grèce il y a encore certains exemples<br />
douteux puisque la plupart d’elles, après la démolition de leurs<br />
murs pour s’étaler, se sont transformés en des centres provinciaux<br />
contemporains.<br />
e. <strong>La</strong> dernière catégorie est celle de villages historiques, agricoles<br />
ou maritimes, éparpillés partout sur le littoral méditerranéen dont<br />
le tissu reste encore inaliénable au moins en ce qui concerne leur<br />
morphologie. De tels villages existent par milliers dans le monde<br />
entier, puisque seulement en Grèce il y a environ deux milles qui<br />
dépérissent ou végètent à l’arrière pays sans espoir de réanimation,<br />
qu’il soit en Epire, en Péloponnèse ou à l’intérieur des îles. Mais il y<br />
a aussi les villages tradi-tionnels qui ont développé une économie<br />
mixte avec l’ arrivée du tourisme, à part ceux qui se sont développés<br />
unilatéralement, aliénés socialement et culturelle-ment, en<br />
abandonnant tout mode de vie traditionnel (Mykonos, Santorin etc.<br />
en Grèce).<br />
3. Aménagement urbanistique et environnemental des villes<br />
historiques<br />
Avant de rechercher un cadre général pour l’aménagement des villes<br />
historiques méditerranéennes on peut distinguer schématiquement<br />
quatre catégories des critères qu’il faut tenir compte pour la<br />
protection, réhabilitation, mise en valeur et développement durable de<br />
l’environnement urbain historique:<br />
a. Critères historiques et archéologiques, qui concernent le parcours<br />
évolutif de l’ensemble urbain jusqu’aujourd’hui.<br />
b. Critères d’aménagement urbain et architectural, qui concernent<br />
plutôt la struc-ture et la forme de l’espace aménagé.<br />
c. Critères sociaux économiques et culturels, qui concernent<br />
plutôt les conditions de la vie, tant des individus que des groupes<br />
(régionaux), sociaux ou ethniques.<br />
d. Critères environnementaux, qui se composent surtout de<br />
l’interdépendance de critères ci-dessus et concernent plutôt la<br />
dégradation générale de l’environnement naturel et culturel.<br />
Dans plusieurs villes historiques méditerranéennes la «survie» de<br />
leur noyau histo-rique a constitué, pendant les dernières décennies,<br />
un pôle d’attraction d’un courant touristique important, fait qui a<br />
eu comme résultat l’élargissement de leur base économi-que ainsi<br />
que leur développement rapide dans tous les domaines. Mais ce<br />
développe-ment touristique n’a pas eu lieu sans conséquences<br />
négatives et quelque fois désas-treuses, tant pour l’ensemble de la<br />
ville et sa région, que pour son centre historique. <strong>La</strong> surcharge des<br />
réseaux urbains périmés et semi-détruits a provoqué la dégradation de<br />
l’environnement, alors que l’augmentation brutale des valeurs foncières<br />
<br />
situation a eu comme résultat des déformations considérables et des<br />
destructions importantes.<br />
En général l’activité touristique est, peut-être, la seule activité<br />
économique que son surdéveloppement présente lui-même des<br />
phénomènes autodestructifs à tel degré que la plupart des fois<br />
cette situation excessive conduit à son auto-annulation c’est-àdire<br />
à l’effacement des raisons et des causes qui ont contribué à<br />
son développement. Les phénomènes d’autodestruction sont très<br />
apparents dans plusieurs villes méditerranéen-nes (et plus précisément<br />
grecques), où ceux qui ont profité au maximum par le dévelop-pement<br />
touristique (dû à l’existence des noyaux historiques) contribuent,<br />
directement ou indirectement, avec leur attitude excessivement<br />
spéculative et lucrative, à leur déforma-tion et défiguration, en oubliant<br />
que dans un système mondial compétitif la dégradation qualitative<br />
conduit (fatalement) au dépérissement et au marasme économique<br />
(touristi-que ou autre).<br />
Cependant durant ces dernières années un effort est apparent pour<br />
la protection et la mise en valeur de zones entières sensibles, qui<br />
comprennent des beautés naturels, des aires écologiques et des<br />
secteurs d’ intérêt historique et culturel, qui sont en danger quotidien,<br />
soit par l’ abandon, la dégradation et le dépeuplement, soit par le<br />
surdévelop-pement touristique, la déformation et la défiguration<br />
(forets, zones littorales, milieux na-turels, étangs, etc., ainsi que sites<br />
archéologiques, ensembles traditionnels et villes his-toriques).<br />
Il faut que les pays méditerranéens se sensibilisent en ce domaine en<br />
adoptant une politique spéciale pour l’aménagement du territoire<br />
et la planification urbaine de tous ces espaces «fragiles» qu’ils soient<br />
naturels ou culturels (littoraux, agricoles, monta-gnards, noyaux urbains<br />
historiques, aires archéologiques, écologiques etc). En tenant compte<br />
de cette problématique il faut créer des «zones de protection et de<br />
mise en valeur de l’environnement naturel et culturel» dans lesquelles<br />
l’occupation du sol serait planifiée et réglementée. Il faut assurer les<br />
mesures pour la maîtrise de consé-quences sur l’environnement de<br />
toute action humaine (par exemple grands travaux, axes de transports,<br />
barrages, installations industrielles, etc.). Il faut planifier et gérer<br />
toute intervention locale pour le rétablissement du paysage naturel<br />
et de l’équilibre éco-logique (par exemple carrières, lits des rivières,<br />
zones littorales, milieux naturels, étangs, etc.) en parallèle avec la<br />
réhabilitation des mémoires historiques et archéologiques (en-sembles<br />
monumentaux, parcs archéologiques, villes traditionnelles).<br />
C’est à dire, méthodologiquement, tout effort de sauvegarde et de<br />
développement des villes historiques méditerranéennes doit s’intégrer<br />
dans les schémas d’aménagement, les plans d’occupation du sol<br />
et les programmes de développement durable urbain et régional<br />
des zones sensibles protégées. Un tel effort implique tout d’abord la<br />
décentralisation et la redistribution de l’activité touristique pour éviter<br />
les phé-nomènes négatifs de concentration et de surexploitation<br />
disproportionnée dans certains noyaux historiques, en mettant en<br />
valeur toutes les catégories des noyaux historiques et la quasitotalité<br />
des zones naturelles et culturelles aménagées de chaque pays méditerranéen.<br />
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