<strong>La</strong> <strong>définition</strong> d’une <strong>stratégie</strong> d’intervention. <strong>La</strong> definición de una estrategia de intervención Defining a strategy for intervention cadre paysager végétal et la population résidante ou bien selon le désir de ces dernières, à savoir une réhabilitation ou un renouvellement mesurés, respectant cadre, pratiques et usages. L’hypothèse de recherche est que le serait un instrument du renouvellement durable, dans ses dimensions, environnementale et sociétale. <strong>La</strong> validation de cette hypothèse passe par l’identification des mutations urbaines socio spatiales locales, la compréhension des processus qui les ont conduites et leur acceptation ou contestation sociale. Postuler sur le devenir de , serait en l’appréhendant en tant que concept architectural, social et urbain traditionnel et en l’inscrivant dans les tensions (foncières, sociales, économiques et politiques) et dans la politique actuelle de la ville de Beyrouth. Nous l’approcherons à l’échelle micro- celle du lot ou ilot- car plus saisissable et analysable socio-spatialement, dans le sens que le se présente comme un instrument actif d’organisation des hommes entre eux et avec leur environnement immédiat. Une enquête empirique et semi dirigée nous a permis de reconnaître que l’ensemble des beyrouthins enquêtés et étudiés semble connaître une double tension : l’une interne, lente et locale, l’autre externe et rapide. <strong>La</strong> première gérant le quotidien à la fréquence communautaire, dans ce sens ils se trouvent confrontés dans leurs structures propres aux évolutions technologiques, régis par les normes de l’habitat moderne qui les côtoient ou les remplacent. Ils survivent au gré de leurs propriétaires, où la compétence de ce dernier à les modifier par des ajouts verticaux ou horizontaux, parfois dans la cohérence ou même l’incohérence de convertir l’espace afin de l’adapter aux besoins émergents de la modernité et de l’urbanité. En plus sur le plan social cette tension se situent entre résistances et transformations ; une résistance qui semble résider dans le traditionalisme des sociétés connaissant une structure patriarcale et un repli communautaire à se moderniser, et une transformation (observée surtout au niveau de la troisième génération) en terme de modernisation de la famille – vestimentaire, comportementale - en plus du double rôle de la femme qui de nos jours accède au travail et occupe rarement l’espace domestique du . <strong>La</strong> deuxième externe menée par les décideurs de la ville à travers des politiques urbaines du centre-ville avoisinant rythmée par la spéculation foncière que connaît Beyrouth centre à l’exemple du projet vidé de ses habitants originaux renouveler à l’ancienne et vendu à une population nantie. Conclusion Derrière ces tensions pointent deux conceptions de l’urbanisation. <strong>La</strong> planification urbaine avec sa rationalité urbanistique s’oppose à la planification économique fondée sur la rationalité économique des investisseurs. L’une vise la ville comme lieu à aménager pour tous, comme bien commun ; l’autre vise la ville comme lieu d’investissement économique à ménager selon les règles du marché. Selon ces deux rationalités, la ville n’est pas la même mais un instrument de deux modes de la penser et de la vivre : le premier, concret, prend en charge le bien commun et pose ce dernier comme substrat de l’économie, le second, abstrait, prend en charge l’économie et pose le marché comme substrat du bien commun. Les objets techniques que sont la ville et le sont bien plus que le substrat des pratiques sociales urbaines, ils en sont les instruments. En cela la ville comme le sont des objets culturels parce qu’ils sont appropriés à des façons de vivre, sans être appropriés par des groupes ou des communautés. L’antagonisme entre revu par Solidère et est celui de deux cultures qui s’affrontent : celle fondée sur les grandes traditions de l’interprétation du Livre et celle fondée sur la tradition économique et marchande. L’objet technique vieilli qu’est la ville ancienne est un mélange de technique et de culture qui rend la ville habitable et viable. <strong>La</strong> culture est porteuse de mémoire collective. Culture et technique ne sont donc pas antagonistes. Le est un concept qui a perduré durant des siècles, s’adaptant et adoptant les nouvelles technologies et les équipements modernes, recherchant par cela un confort et une qualité de vie qui n’a pas altéré son social (ancré dans l’habitus) et son passé. C’est « dans la tradition que réside la pérennité de leur modernité » [Léon KRIER, 1996], porteur de devenir. 1 L’habitat initial du est unicellulaire et pavillonnaire. De nos jours certaines maisons patrimoniales sont remplacées par des immeubles de 4 à 5 étages de hauteur. 2 Se référer aux études des orientalistes, et des chercheurs de la ville arabe qui ont approché très sommairement le dans le Machreq ou le Maghreb, en le définissant comme modèle du « village dans la ville » au lieu d’un modèle urbain. 3 Contrairement au dar, espace organisationnel ; dans les typologies beyrouthins étudiés, l’espace ouvert du hawch peut ne pas être central et par ce fait, l’hiérarchie dans la répartition des logis autour de lui n’existe pas. 4 Bahra ou Birkeh : bassin d’eau 5 Sobhiyeh : rencontre matinale des femmes autour d’un narguilé et un café. 6 A’adet : endroit où l’on s’assoit. 7 Une société privée Solidère fut crée en 1990 pour reconstruire le centre-ville de Beyrouth. Carte de Beyrouth montrant les quartiers étudiés 196
<strong>La</strong> <strong>définition</strong> d’une <strong>stratégie</strong> d’intervention. <strong>La</strong> definición de una estrategia de intervención Defining a strategy for intervention « Hawch »de la famille BAGHDADI Intérieur de « Saïfi Village » Les « Hawchs » de Khandak al Ghamik 197