Oeuvres complètes. Tome 2

IU Montpellier
168 TRIBUT A LA ClliRURGJE
colle-ci une altération antérieure relati,·o au bec-de-liè' re. Les
traces matérielles de l'hérédité font défaut sur le germe lui-même,
ct la disposiLion qui la constitue y est virtuelle, mais non objecti' c.
;)• liatadies infra-utérines. - Le bec-de-lièvre e ·t-il l'effet
d'une maladie du produit de la conception? li serait difficile de
croire qu'une difformité comparable cc qui est l'état normal
chez ce•·tains animaux méritàt, chez l'homme, le nom de maladie.
Il fa udn.1it, pour être en droit d'imputer à cette cause les fissures
labiales, que des maladies bien avérées nous rendissent témoins
de pareils effets après la naissance; or cet appui manque /1 l'opinion
que je signale. Les bords du brc-dc-libvrc simple ou multiple
ressemblent parfaitement au bord labial sain ct no1·mal, ct
l'un ct l'autre révèlent l'influence d'un mécanisme identique.
Une inflammation, une ulcération ne peuvent pas produi re cr
résultnt. Ces altérations sont, en effet, suivies de lu formation de
parties Ol'ganiqucs cicatl'.iciellcs qui n'ont pas les caractcres du
bord libre des lè\'l'CS et qui ne sauraient disparaltrc entihernent.
Je ne saurais donc, à l'exemple de i\Dl. Cruveilhicr ct \"elpean ,
admettre comme cause particulière du bec-dc-liè' •·o une maladie
intra-utérine agis ant comme cause locale de destruction. lais
le •·ojot d'une influence pathologique ne saurait être absolu, ct
l'état de la science auto1·i c l'admission de maladie intra-utérines
pour certaines monstruosüés, ainsi que l'ont démontré
)lorgagni, Chaussier, Proschaska, 13éclard et surtout Ougès.
()" .Arret dedé11eloppement.- Dans l'étiologie du bec-dc-lihTc,
il est une explication qui jouit depuis longtemps d'une faveur
spéciale : je veux parler de la théorie de l'arrêt do dé, cloppcmenL
invof(uéc par les premiers anatomistes de l'époque, tan L en Frunce
qu'en Allemagne. Rien ne parait plus naturel, en eliot, quo do
consid6rcr· les scissu res labiales comme un état permanent d'une
époque déterminée et peu avancée de la vic intra-utérine. Mais
l'accepta tion de ceLLe manière de voir implique la nécessité préalable
do constater que l'état réputé monstrueux est une fo rme
prolongée de la période normale ; elle cigc d'une autre part la
démonstmtion de l'anèt même de développement. Or, sous l'un
ct l'autre •·appo1'L, il est remarquable que la théori