Oeuvres complètes. Tome 2

IU Montpellier
MALADIES DE LA TeTE ET DU COt; 379
partie latérale gauche de la langue , une tumeur grosse comme
une noi, blcuàtrc, de consistance spongieuse, bo sciée, a,·cc
ulcé•·ation fongueuse au sommet. La salivation était fétide ct
continuelle ; le ganglions ous-maxillaire étaient douloureux ct
engorgés. On ossa) a sans succès les mercuriaux ct l'iodure de
pota sium. Alors le chlorure d'or fu administré il la dose de
0 gr. 01 matin ct soir: en même temps, l'ulcération fut touchée
trois fo is par jour, au moyen d'un pinceau imbibé de solution
aurifère : sous l'inlluence de ce traitement la guérison fut complète
en six semaines. J. Cloquet a mentionné au si , dans une
do ses observa tions, l'existence d'adénite sous-maxillaire paraissant
dépendre évidemment de la lésion linguale.
Le diagnostic de la tnmour linguale syphilitique est souvent
difficile à établir immédiatement d'une maniè•·e précise : ulcères
locaux, tumeurs fibreuses, cancers, sont trois maladies avcr.
lesquelles on peut aisément la confondt·e ; aussi un chirurgien
prudent met-il à profit toutes les circonstances prochaines ou
éloignées, tous les symptomes objectifs ou subjectifs qui peuvent
l'éclairer su•· la nature de l'affection dont la cure lui ost
confiée. L'histoire du malade peut fournit· des signes précieux de
pr·ésomption: on doit noter avec soin l'existence anté•·ieurc d'un
choncr·c induré ou d'accidents secondaires,
le dé,·cloppomcnt
actuel d'autres lé·ions syphilitiques, telles que caries, cxo toscs,
ulcération pharyngiennes, tumeurs gommeuses , musculaires
ou 'iscérales. Ces coexistences morbides peu,·cnt éC'Iairer la
que tion.
Les caractères locaux ont aussi leu•· importance ; mais seuls ils
sont rarement suffisants. C'est surtout au sujet des tumeur·s
llbrouscs que la confusion peut ôtrc fa ite. Il n'existe ofl'cctivcmcn
t aucun signe qui pennotle de d isti ngucr une
tumeur
fibreuse d'une Lu meur syphilitique. Au début, le sigc, la fo rme,
le volume, l'indolence sont autant de car·acLères communs. Aussi
l'étude des antécédents ct de la marche doit-elle Nre surtout
fn itc avec une scrupuleuse attention. La tu meu•· syphilitique est
toutefois moins dure eL moins circonsc•·itc. On arrive plus sùr·cmcnt
à une détermination exacte quand il s'agit du cancer dont
los ymptomcs ont un cachet particulier ct, si je pui ainsi dire,
une physionomie propre qui les fa it mieux rcconnaitrc. Xous en