Oeuvres complètes. Tome 2

IU Montpellier
16 TRIBOT A LA CIIIRURGIE
Occlusion congénitale tk la bouche. - Ce 'ice originel de conformation
est extrêmement rare. La cicnce n'en possède qu'un
petit nombre d'exemples, ujets à di cusion. C'est donc une
assertion émise sans examen approfondi que celle de A. Bérard,
qui déclare assez commune une pareille anomalie. D'une manière
générale, il est reconnu en tératoloic que loR impel'forations des
ouvertures naturelles des parties inférieures du corps sont beaucoup
plus communes que celles des parties supérieures. Ainsi,
on obscn e assez fréquemment les imperforations de l'anus ct du
rectum , colles du vagin , celles mt1me du canal de l'urèthre,
surtout lorsfJu'il y a des embouchures anomales. Mais les occlusions
congénitales sont absolument ra res aux ou verturrs naturelles
de la region céphalique ' et parmi cc genre d'anomalies on n'a
gurre noté que les occlusions des ouvertures rorrepondant aux
orgnnes des sens, telles que celles du conduit auditif, l'adhérence
congénitaledoo paupières. On a vu moins sou,·cnt les oblitérations
des narines qui servent en même temps à une fonction organique,
la respiration. Quant à l'imperforation de la bouche, elle est essentiellement
rare. Il faut, du moins, distinguer deux cas, celui où,
la bouche ne s'étant pas formée, il y a plutot absence des éléments
antérieurs de la cavité buccale qu'imperforation véritable
de l'orifice buccal organisé, et celui où le lh re formées sont
devenue:. adhérentes pendant la Yie intra-utérine par exci·s de
cloionnement antérieur de la bouche ou par un acte pathologique
ayant clos, par cicatrisation ou par tout autre mécanisme,
une partie de l ' orifice buccal. La première catégorie compr·end les
cas où un arrêt de développement général a atteint l'extr·émit6
supérieure de l'intestin oral : aussi ne l'a-t-on observé que dans
les cas de monstruosité complexe, incompatible avec la vie. Les
auteurs s'expliquent très brièvement sur co point. 1. Geoffroy
Saint-Hilaire ne cite aucune observation qui lui soit per·sonnelle
et constate simplement la rareté de l'anomalie. Cruvcilhier se
conten te dedire qu'elle coïncide avec la cyclopic. Les observations
de Haller, de Verdier, de Schenck se 1·éduisent à de simples assertions.
Dans la seconde catégorie, où il y a véritablement occlusion
do l'orifice buccal, la bouche étant d'ailleurs bien constituée,
l'imperforation tient à la présence accidentelle d'une membrane
obturatrice ou à une adhérence des lèvres. L'existence de cette