Oeuvres complètes. Tome 2

IU Montpellier
MALADIES DE LA TeTE ET DU COU 395
la gucrrson. Quelques points de suture alfronlent les rebor·ds
muc1ueu\ de la plaie ct l'épaisseur de la couche dermique de la
muqueuse linguale fournit au fil un ecellent point d'appui.
La ligatur·e de la base de la tumeur a'ec un fil ciré, sa ection
à l'aide de l'écrasement linéaire, ont été :.ur·tout préconi ées
en 'ne des dangers de l'hémorrhagie. Dans les cas où la tumeur·
est supedlcielle ct peu volumineuse, l'accès facile de· vaisseaux
au crochet de Bromfield, ou à la pince conique do Cloquot favorise
l'hérnostasie ct permet de l'enoncer au bistouri. Mais dans
des conditions dillër·entes, la ligature a ses avantages . . J'ai cu
souvent tl me louer do l'emploi de la ligature multiple de Rigal.
On peut, du resto, varier les mode. Richet a atlaqu6 une tumeur
non ulcérée de la langue en passant au-dessus d'olle deux
aiguilles on croix, ct en l'entourant par un fil do sol'l'o-nœud
porté en anirro des deux aiguilles. Il avait fait la même opération
huit ou dix ans auparavant, chez une jeune dame guérie
sans récidive . .Notons, pour expliquer cc résultat favorable, que
d'après lui la tumeur était duc à une hypertrophie des glandes
linguale . )[ème lorsqu'il s'agit d'un vrai cancer, cc procédé peut
trou,·cr· son application dans los cas oir la lésion sirgc trop en
arric\re pour qu'on puisc bien dirigct· l'action du bistouri. La
ligatur·e n'a d'autre inconvénient que de ne pas donner la certitude
d'une complNe éradication.
La caut6risation est beaucoup moins en fa\'Cur que les deux
moyens que je viens de mentionner. On l'a réserr(·o pour la destruction
de canrcrs épithéliaux à leur début, ou des ulcération
reposant sur· des tumeurs très supor6ciellcs. Les caustiques liquides,
toi quo le beurre d'antimoine, les acides sulfurique ou
nitrique, le nitrate acide de mercure, le chlorure d'or, sont les
plus fnrilo i1 manier·; mais il faut bion essuyer· les parties cuutéri:;écs,
ct fa ire gargariser ùe suite le malade, do pour quo le
caustique ne sc r·épande et ne bn)\e plus ou moins profondément
les or·ganes voisins. On peut aussi se sen ir du caustique de
Vienne solidifié, ou caustique de Filhos, en usant dos rnèmes
précautions. Mais cos agents de destruction ne sont guère usités
pour· les tumeurs linguales ; on pr·éfèro recourir, dans le cas olr
la rautér·isation est indiquée, au cautère actuel. Cc domier
moyen n'a qu'un inconvénic>nt, c'est celui de produire des cs-