Oeuvres complètes. Tome 2

IU Montpellier
37'J.
TRIBUT A LA CHIRURGIE
culairc dont elles ne suiYaient pas les mouvement . La plu!'
gr·os c des tr·ois, qui a''ait une circonférence de 7 centimè-tres,
fut soumise à l'excision après ligature préalable de sa base. On
respecta les deux autres. Le résultat de l'examen de la tumeur
fut le suiYant : réseau fibro-cellulairc, contenant un fluide gélati
ncux, jaunàtre, avec cellules nucléées ct sphéro·rdcs, ct beaucoup
de globules graisseux. CeLLe observation diffère des précédentes,
mais, dans l'incer·titude où nous étions de la plaie qui lui convenait
le mieux, nous avons préféré la rapprocher des lipomes,
avec lesquels elle a de nombreux points ùe ressemblance.
li nous est possible maintenant de tracer en quelques mots les
caractères de cc genre de lésion. Tout est obscuritü dans l'étiologie.
Des f!Uatre faits que nous avons groupés, un étoit présenté
pur un vieillard , les trois autres appartenuient à un ùgc peu
avancé de la vie ; le der·nier· mùmc , le plus douteux il est vrai ,
parai sait être congénital. Dans aucun d'eux, on n'avait pu noter
de cause probable.
Le diagnostic estgénémlemeot facile, car les lipomes constituent
dos tumeurs indolentes , arrondies , sans changement de
coloration à l'enveloppe. Chez notre sujet, toutefois, l'en,·eloppe
muqueuse aYait pris un aspect gri:'àtr·e . ct l'élément papillaire
était très saillant. Le lipome lingual donne la sen ation d'une
mollesse particulière , caractéristique , qu'on dél:>ignc pour cela
sous le nom de lipomateuse. Cette mollesse peut induire en cncur
en faislnt croire à la présence d'un liquide, mai dans le doute,
on doit a:surer· le diaguostic par le recours au mo en déci if de
la ponction exploratrice. La marche de la maladie est très lente,
ct sa graYité nulle, à moins que des ulcérations ne surviennent
sur les points saillants, ou que le volume de la tumeur n'appottc
des troubles plus ou moins sérieux aux diverses fonctions dont
la langue ost le principal instrument. JI ne survient ni engorgement
ganglionnaire , ni phénomène d'infection générale , ct la
•·oprod uction n'est pas à craindre , quand on l'ait l'extirpation
avec tout le soin désirable. La récidive ne sc prod uit que dans
les cas composés qui ne sont plus des lipomes proprement dits,
mais des tumeurs oll l'élément graisseux n'C.\Ciut pas l'aptitude
infectieuse attachée au cancer . .Jamais le lipome ne sc termine
spontanément d'une manière faYor·ablc , jamai::: on n'en obtient
,..,