Oeuvres complètes. Tome 2

IU Montpellier
MALADIES DE LA TTE ET OU COU
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.. ,
l'auto1·ité, a él.é 1·egardé comme le principal 1·eprésentant de cette
conduite p1·atique. Il a opéré avec :mccès des nouveau-nés dont
l'un a'ait i1 peine quatre jours et l'aut1·e huit. Ce chirurgien
s'appuyait surtout sur cette considé1·ation que les lèv1·es sont
poun·ues, au moment de la naissance, de vaisseaux sanguins dont
une pa1·tie s'oblitè-re en peu de Lemps, cc qui rend la cicatrisation
plu!> r·apide qu'tl une époque plus éloignée. D'ailleuJ'S les
enfants n'ont pas encore l'habitude du mouvement de succion,
le rire leur est inconnu. L'habitude de pleurer n'est pas encore
acquise cL le!> tissus sont moins tiraillés. 1cdran ct Busch cntroinèrcnL
peu d'imitateurs. 11 faut al'l'iver jusqu'à ·1826 pour voir
leur opinion défendue cL mise en p1·atique. Delmas père (de
Montpellier) a préconisé l'opération faite immédiatement après
la naissance, ct a obtenu des succès dans Lous les cas qui sc sont
pr·ésentés. Le plus intéressant de ces cas a été publié par son lils.
Il concerne un enfant atteint d'une division labio-palatine, mais
6Lonùuc depuis la lèvre jusqu'au voile du palais, avec un écartement
considérable des maxillaires. Delmas l'opéra deua.; heures
apr·è
la naissance. excisa avec le bistouri les bords de la fente
labiale ct les maintint à l'aide de deux épingles et d'une suture
entortillée; les épingles furent enle,·ées le troisième jour et la
réunion fut protégée par un bandage spécial. Le succès fut complet
ct, six mois apr·ès, le •·approchement des rnaxilla:res était
déjà cnsiblc.
Bon61s (de Nancy) plaidaiL aussi la cause de l'opération hàtivc,
à laquelle Roux se lai!' ait gagner; mais l'autorité de Boyer et
celle do Dupuytren luttaient contre cette tendance, en invoquant
surtout la mollesse dos tissus, la faiblesse de l'opéré, la possibilité
d'hémotThagics dangereuses. L'un ne consentait à conseiller
l'opération qu'à l'àge de trois ans; l'autre voulait qu'on diffé1·ât
mûmo au delà de cc terme, ct leur voix autorisée était généralement
écoutée. L'opinion
commune, dont .ils per·sonnifiaiont
l'expression, ne fut réellement ébranlée que par les arguments
et les faits que P. Dubois porta devant l'Académie de médecine
en 845. Sept exemples de succès obtenus dans autant d'opérations
du bec-de-lièvre, telle était la statistique cou1·te, mais
significative, présentée par l'opérateur. Dubois l'étayait des
considérations suivantes : les petits opérés ont à peine conscience