UNE IMPOSTURE IDENTITAIRE : L'« ODINISME » (L'arnaque de l ...
UNE IMPOSTURE IDENTITAIRE : L'« ODINISME » (L'arnaque de l ...
UNE IMPOSTURE IDENTITAIRE : L'« ODINISME » (L'arnaque de l ...
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Cette association déclarée, créée 15 Mars 2006, a pour but <strong>de</strong> mieux faire<br />
connaître et d'échanger <strong>de</strong>s informations sur l'Odinisme (aussi dénommé<br />
Asatru) et le paganisme nordique et germanique en général, et <strong>de</strong> rassembler<br />
les personnes partageant la même philosophie.<br />
Cette association a également pour objectif <strong>de</strong> promouvoir l'Odinisme en tant<br />
qu'alternative spirituelle et, à terme, <strong>de</strong> faire reconnaître l’Odinisme comme<br />
religion en France […] une religion non dogmatique qui est la base <strong>de</strong> notre<br />
héritage. <strong>»</strong><br />
Commentaire :<br />
Niveau légal : Il serait plus franc <strong>de</strong> commencer par informer que Les Fils<br />
d’Odin est une association loi 1901, ce qui signifie que l’État français ne<br />
reconnaît pas « l’odinisme <strong>»</strong> comme une religion, mais simplement comme<br />
une association parmi <strong>de</strong>s millions d’autres. L’ambition est toutefois bien <strong>de</strong><br />
faire reconnaître l’« odinisme <strong>»</strong> en tant que « religion <strong>»</strong>, c’est-à-dire<br />
association cultuelle en vertu <strong>de</strong> la loi du 9 décembre 1905, semblable en<br />
cela au Catholicisme, au Protestantisme, au Judaïsme, à l’Islam, à<br />
l’hindouisme, par exemple.<br />
Niveau culture générale : À l’époque du paganisme, tous les Européens<br />
n’étaient pas adorateurs d’Odin, et les paganismes très différents entre eux.<br />
Quant au mépris <strong>de</strong>s dogmes, mot ici utilisé à l’évi<strong>de</strong>nce dans un sens<br />
péjoratif, il faut prendre conscience que les Vikings n’étaient pas un peuple<br />
archangélique. Ils possédaient <strong>de</strong>s têtes butées, <strong>de</strong>s préjugés grossiers, <strong>de</strong>s<br />
imbéciles coriaces. Nombre d’entre eux parmi les plus libertaires furent<br />
condamnés bassement à l’exil. La religion était liée en effet aux mœurs et à<br />
la vie politique <strong>de</strong> la Cité : les dieux représentaient l’ethnie, sa Cité 15 . Les<br />
blasphèmes étaient donc tout simplement <strong>de</strong>s insultes aux mœurs <strong>de</strong> la<br />
« race <strong>»</strong> ou aux décisions politiques symbolisées par les dieux. Éric le Rouge<br />
par exemple, le héros islandais, fut un vulgaire banni. Donc, le Paganisme<br />
possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dogmes, non pas intellectuels (ce qui est le cas du<br />
Christianisme) mais purement raciaux et politiques.<br />
15 Sur le plan du Paganisme norrois, nous renvoyons à : Régis Boyer, L’Edda poétique, op. cité, notamment les<br />
chapitres intitulés « La famille ou le clan, cadre <strong>de</strong> la concélébration du sacré <strong>»</strong> (pp. 31-38) et « Le sacré,<br />
fon<strong>de</strong>ment du droit [norrois païen] <strong>»</strong> (pp. 42-47). En ce qui concerne les Grecs et les Romains, cf. Platon,<br />
Apologie <strong>de</strong> Socrate, éd. Gallimard, coll. Tel, 1991 (qui reprend la traduction française parue aux éditions Les<br />
Belles Lettres en 1985). Ce texte classique décritla condamnation du citoyen d’Athènes Socrate, pour moitié<br />
« métèque <strong>»</strong>, par les autorités politiques <strong>de</strong> la Cité au nom <strong>de</strong> la religion que ce <strong>de</strong>rnier est accusé d’avoir<br />
corrompue. Ce texte antique du Ve siècle av. J-C décrit parfaitement l’imbrication inextricable <strong>de</strong> la religion et<br />
<strong>de</strong> la politique, du sacré et du profane dans la Grèce antique. D’innombrables étu<strong>de</strong>s lui furent consacrées <strong>de</strong>puis<br />
<strong>de</strong>s siècles ; citons entre autre Friedrich Nietzsche, La Naissance <strong>de</strong> la tragédie, éd. Le Livre <strong>de</strong> poche, coll.<br />
Classiques <strong>de</strong> la philosophie, 1994, et toutes les préfaces <strong>de</strong>s autres éditions du texte platonicien. Chacun sait que<br />
les Romains se voulurent plus grecs que les Grecs. Les livres relatifs aux civilisations grecque et romaine et à<br />
leur rapport respectifs à la religion sont innombrables : le premier venu signé par un professeur d’université<br />
suffira à prouver nos propos. Pour une vue d’ensemble : cf. Georges Dumézil, Mythe et Épopée I. II. III., éd.<br />
Gallimard, coll. Quarto, 2002 (notamment pp. 289-331), et Georges Dumézil, La religion romaine archaïque<br />
(avec Appendice sur la religion <strong>de</strong>s Étrusques), éd. Payot, coll. Bibliothèque historique, 2000. Pour le reste, nous<br />
renvoyons donc le lecteur à ses bibliothèques et librairies, en lui conseillant particulièrement les livres d’Histoire<br />
du Droit romain.<br />
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