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UNE IMPOSTURE IDENTITAIRE : L'« ODINISME » (L'arnaque de l ...

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La platitu<strong>de</strong> du style <strong>de</strong>s « odinistes <strong>»</strong> qui écrivent comme ils parlent,<br />

l’inexistence <strong>de</strong> toute ambition artistique chez eux, en un mot : l’absence <strong>de</strong><br />

toute originalité, <strong>de</strong> tout caractère propre <strong>de</strong> l’« odinisme <strong>»</strong>, dénote ainsi<br />

souverainement l’imposture que constitue l’« odinisme <strong>»</strong> en tant que<br />

religion 100 .<br />

À ceux qui rétorquerons que l’« odinisme <strong>»</strong> est trop jeune pour créer une<br />

langue personnelle, je répondrai que la langue aurait dû être la première<br />

expression <strong>de</strong> la religion « odiniste <strong>»</strong>, avant même leurs « rites <strong>»</strong>, associations,<br />

et autres bouffonneries vestimentaires.<br />

L’« odinisme <strong>»</strong> ne possédant pas <strong>de</strong> langue autre que la plus commune, il<br />

prouve sa mo<strong>de</strong>rnité chez les couches moyennes inférieures, mais pas être<br />

une « religion <strong>»</strong>, ni même une « philosophie <strong>»</strong>. Juste un amusement<br />

d’ennuyés déracinés, plébéiens sans âme et a-historique. Pauvres beaufs.<br />

(« En attendant, <strong>de</strong>mandons aux poètes du nouveau, - idées et formes. Tous les habiles croiraient bientôt avoir<br />

satisfait à cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : -ce n'est pas cela ! <strong>»</strong> (…) « Les seconds romantiques sont très voyants : Théophile<br />

Gautier, Leconte <strong>de</strong> Lisle, Théodore <strong>de</strong> Banville. Mais inspecter l'invisible et entendre l'inouï étant autre chose<br />

que reprendre l'esprit <strong>de</strong>s choses mortes, Bau<strong>de</strong>laire est le premier voyant, roi <strong>de</strong>s poètes, un vrai Dieu. Encore<br />

a-t-il vécu dans un milieu trop artiste ; et la forme si vantée en lui est mesquine. Les inventions d'inconnu<br />

réclament <strong>de</strong>s formes nouvelles. <strong>»</strong>), et Par-<strong>de</strong>là le Bien et le Mal <strong>de</strong> Friedrich Nietzsche (et plus précisément<br />

l’aphorisme 20, qui déclare que toute langue est l’expression d’un caractère racique prédéterminant la pensée,<br />

que par conséquent créer une nouvelle pensée est créer une langue). Pourquoi Rimbaud, d’ailleurs ? Parce que<br />

certains poètes le considèrent à juste titre comme « le Viking <strong>de</strong> la littérature française <strong>»</strong>, par son nomadisme,<br />

son caractère aventurier, sa poésie profondément métaphorique et virile. Il va <strong>de</strong> soi que pas un « odiniste <strong>»</strong> ne le<br />

cite. Jamais son nom n’est apparu sur leurs forums, quelque soit l’association. Quant à Nietzsche, les<br />

« odinistes <strong>»</strong> comme les I<strong>de</strong>ntitaires s’en réclament et le citent comme un produit <strong>de</strong> supermarché à toute page.<br />

Sinon, d’innombrables étu<strong>de</strong>s existent, sur la création et la créativité du langage. On ne saurait trop conseiller la<br />

lecture soutenue <strong>de</strong> Ferdinand <strong>de</strong> Saussure. Peut-être nos « odinistes <strong>»</strong>, si foncièrement apoètes,<br />

commenceraient-ils à comprendre quelque chose à la langue à travers la science et la réflexion linguistiques…<br />

100 Les Viking possédaient un langage poétique <strong>de</strong> caractère très religieux. L’art <strong>de</strong> la poésie viking se constitue<br />

<strong>de</strong> périphrases métaphoriques. La poésie est chantée par les scal<strong>de</strong>s, poètes guerriers. Par exemple :<br />

Poème viking chrétien<br />

« Je prie l’irréprochable sorbier<br />

Des moines <strong>de</strong> favoriser mon voyage ;<br />

Que le Seigneur <strong>de</strong> la haute halle<br />

Éten<strong>de</strong> son siège du faucon sur moi <strong>»</strong>.<br />

Drapa <strong>de</strong>s énormes vagues<br />

Explication : Le sorbier (arbre tutélaire selon la tradition païenne viking) <strong>de</strong>s moines est le Christ. Le sol <strong>de</strong> la<br />

haute halle est le ciel. Le siège du faucon est le bras ou la main.<br />

Ou bien encore : « La déesse <strong>de</strong> la tempête <strong>de</strong>s épées <strong>»</strong>.<br />

Explication : La tempête <strong>de</strong>s épées est la guerre. La déesse <strong>de</strong> la guerre est la Valkyrie.<br />

Ces <strong>de</strong>ux exemples sont empruntés à Snorri Sturluson, Histoire <strong>de</strong>s rois <strong>de</strong> Norvège, trad. François-Xavier<br />

Dillmann, éd. Gallimard, Coll. L’aube <strong>de</strong>s peuples, 2000. Nous n’avons pu hélas retrouver la référence exacte du<br />

magnifique poème que nous citons. Ce sont <strong>de</strong>ux extraits que nous avions relevés parmi d’autres lors <strong>de</strong> notre<br />

lecture dudit livre, voici sept ans. Le second est très classique, toutefois.<br />

La métaphore est avec l’oxymore le moyen d’expression privilégié <strong>de</strong>s religions. Je n’en ai pas trouvé un seul<br />

exemple dans les écrits intellectuels « odiniste <strong>»</strong> ! Ce qui prouve encore une fois leur absence totale et absolue <strong>de</strong><br />

religiosité et même <strong>de</strong> culture païenne.<br />

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