UNE IMPOSTURE IDENTITAIRE : L'« ODINISME » (L'arnaque de l ...
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UNE IMPOSTURE IDENTITAIRE : L'« ODINISME » (L'arnaque de l ...
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En définitive, Robert Dun appelle chacun à se défaire <strong>de</strong> toute autorité<br />
suprême et à suivre ses propres opinions. Il s’est créé un petit mon<strong>de</strong><br />
« païen <strong>»</strong>, avec une certaine logique, non exempte <strong>de</strong> vastes contradictions<br />
insolubles, <strong>de</strong> confusions grossières mais dont il refuse la conscience. Elles<br />
trahissaient le vieil anar autodidacte, le bakouninien converti au<br />
nietzschéisme. Robert Dun est un auteur pour semi-intellectuels,<br />
analphabètes endurcis et illettrés patentés.<br />
Cette réécriture <strong>de</strong> l’Histoire selon <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s XX e siècle m’aurait fasciné,<br />
n’était cette absence <strong>de</strong> hauteur, ce défaut d’envergure <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> Dun. Ce<br />
<strong>de</strong>rnier évoquait « <strong>de</strong>s sensibilités éclairantes <strong>»</strong> que nous aurions perdu,<br />
nous autres mo<strong>de</strong>rnes trop christianisés, et que possédaient les païens. Mais<br />
je n’ai pu découvrir une pointe <strong>de</strong> mysticisme dans les paroles <strong>de</strong> Robert<br />
Dun. Il n’a pas découvert ce surréalisme inhérent à la poésie, religieuse ou<br />
non. Au contraire, se découvrent en Dun <strong>de</strong>s superstitions <strong>de</strong> caractère<br />
animiste :<br />
Robert Dun : « J’ai été particulièrement impressionné par les analogies entre<br />
le panthéon du culte vaudou et notre panthéon <strong>de</strong> l’Europe antique <strong>»</strong>. (pages<br />
11-12)<br />
Critique : L’Humanité est semblable partout. Nous vivons tous dans le même<br />
mon<strong>de</strong> et faisons tous la même chose. Il eut été plus élevé d’effectuer une<br />
étu<strong>de</strong> qualitative <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux polythéismes : le vaudou à caractère animiste,<br />
tellurique, féminin et matriarcal, le paganisme indo-européen céleste, solaire,<br />
masculin et patriarcal.<br />
Cette différenciation est je le <strong>de</strong>vine trop élevée, trop complexe pour <strong>de</strong>s<br />
I<strong>de</strong>ntitaires néopaïens, <strong>de</strong>s « odinistes <strong>»</strong>.<br />
Robert Dun : « Quand Jules César déclarait "qu’il était <strong>de</strong>venu dieu <strong>de</strong> son<br />
vivant", ce qui signifiait qu’il pouvait communiquer avec les morts, aucun<br />
légionnaire n’avait envie <strong>de</strong> rire. Les légionnaires romains auraient-ils été <strong>de</strong>s<br />
naïfs portés au mysticisme fumeux ? Ou n’est-ce pas plutôt nous qui avons<br />
perdu <strong>de</strong>s sensibilités éclairantes ? Et n’est-ce pas le Christianisme qui en<br />
reléguant le divin dans l’abstrait, nous les a fait perdre ? <strong>»</strong> (page 54)<br />
Critique : Donc, selon Dun, Jules César aurait communiqué avec les morts…<br />
Plus loin, Dun évoque <strong>de</strong>s « drui<strong>de</strong>s contemporains <strong>»</strong>, héritiers secrets <strong>de</strong>s<br />
anciens. Le néopaganisme associatif, dans certains textes, sombre souvent<br />
dans une tolérance vis-à-vis <strong>de</strong> ceux d’entre eux affamés <strong>de</strong> superstitions<br />
empreintes <strong>de</strong> forces obscures et invisibles bien confuses et nébuleuses. Ces<br />
passages se rapprochent dangereusement <strong>de</strong>s propos d’une secte digne <strong>de</strong> la<br />
« nouvelle religiosité <strong>»</strong> décrite par Oswald Spengler. Sans compter cet amas<br />
anticlérical haineux, étayé d’approximations intellectuelles et<br />
d’interprétations libres.<br />
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