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UNE IMPOSTURE IDENTITAIRE : L'« ODINISME » (L'arnaque de l ...

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Au contraire, l’Église catholique se singularisait profondément du pouvoir<br />

laïc, refusant, tout au moins officiellement, <strong>de</strong> se compromettre avec <strong>de</strong><br />

telles fonctions séculières. L’Église se voulait un pouvoir distinct (que l’on<br />

songe à Canossa, où l’empereur du Saint-Empire romain germanique est<br />

venu <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pardon au Pape qui l’avait excommunié, donc désacralisé <strong>de</strong><br />

son autorité impériale !). Par là même, l’Église, lorsqu’elle désirait combattre<br />

les païens, les hérétiques, les infidèles, en appelait à l’autorité du pouvoir<br />

laïc afin que ce <strong>de</strong>rnier exécute la sentence (<strong>de</strong> guerre, <strong>de</strong> condamnation à<br />

mort, <strong>de</strong> torture, etc.) : le droit canonique (c’est-à-dire <strong>de</strong> l’Église) n’avait pas<br />

vocation à exécuter <strong>de</strong>s sentences <strong>de</strong> fait, mais seulement <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s<br />

sentences morales. C’est pourquoi les prêtres ne portaient pas les armes.<br />

C’est pourquoi les guerres effectuées uniquement au nom du Christianisme<br />

portaient exclusivement le nom <strong>de</strong> « guerres <strong>de</strong> religion <strong>»</strong>, même si elles<br />

étaient parfois effectuées officieusement pour <strong>de</strong>s intérêts d’État plus que <strong>de</strong><br />

spiritualité religieuse. Et c’est aussi cette séparation qui autorisait certains<br />

États à en soutenir d’autres qui ne partageaient pas leur religion, en vertu<br />

<strong>de</strong> l’indépendance <strong>de</strong> la politique laïque : ainsi <strong>de</strong> la France catholique <strong>de</strong><br />

Richelieu combattant aux cotés <strong>de</strong>s pays luthériens contre les catholiques<br />

Espagne et Autriche.<br />

Il est à remarquer par ailleurs que les prêtres païens, -drui<strong>de</strong>s celtes, prêtres<br />

norrois, scal<strong>de</strong>s vikings même (poètes chantant les dieux), - portaient les<br />

armes. La religion viking est par essence expression <strong>de</strong> la tribu, le membre<br />

ne se déterminant que par elle 43 ; la religion norroise est ainsi par essence<br />

politique 44 . Les drui<strong>de</strong>s celtes, quant à eux, servaient même souvent <strong>de</strong> chef<br />

<strong>de</strong> guerre 45 . Chez les Romains, les prêtres n’avaient qu’un rôle<br />

encyclopédique : ils <strong>de</strong>vaient connaître les rites par cœur. Mais ceux qui les<br />

décidaient, et incarnaient la religion étaient le Sénat et les empereurs<br />

(imperator), c’est-à-dire les chefs politiques. 46<br />

Conclusion : Si ! Le paganisme antique, donc viking, se complaisait <strong>de</strong><br />

« guerres <strong>de</strong> religion <strong>»</strong>, mais sous le nom <strong>de</strong> guerres <strong>de</strong> Cités ou <strong>de</strong> Peuples,<br />

d’expéditions pirates. Ce livre, La résistance odiniste sous le Troisième Reich.<br />

La croix gammée contre l’arbre sacré, part donc d’un principe erroné. Il est<br />

donc faux <strong>de</strong> part en part. Troué <strong>de</strong> falsifications !<br />

43 La fameuse Hamingja, sens du Destin.<br />

44 Cf. Régis Boyer, L’Edda poétique, op. cité, en particulier les chapitres intitulés « La famille ou le clan, cadre<br />

<strong>de</strong> la concélébration du sacré <strong>»</strong> (pp. 31-38), « Le sacré, fon<strong>de</strong>ment du droit [norrois païen] <strong>»</strong> (pp. 42-47) et « Le<br />

culte, son importance primordiale <strong>»</strong> (notamment l’incipit et la première moitié <strong>de</strong> la page 51).<br />

45 Sur la fusion du profane et du sacré chez les drui<strong>de</strong>s gaulois, et leur rôle politique premier et intrinsèque à leur<br />

fonction, nous voudrions pouvoir citer en son entier le magnifique livre <strong>de</strong> Jean-Louis Brunaux, Les Drui<strong>de</strong>s, op.<br />

cité, et salué unanimement en France par les spécialistes. Contentons-nous <strong>de</strong> renvoyer pour l’essentiel au<br />

chapitre IX « Les drui<strong>de</strong>s : leur pouvoir et leur rôle <strong>»</strong> (pp. 256-292) et à l’incipit du chapitre XI bellement et<br />

lumineuseùent intitulé « Survivants et imposteurs <strong>»</strong> (pp.321-323). J.-L. Brunaux est chercheur au CNRS<br />

(Laboratoire d’archéologie <strong>de</strong> l’ENS). C’est un archéologue renommé.<br />

46 Il est malheureux que la mauvaise foi, l’illettrisme et la bêtise obligent <strong>de</strong> nos jours à prouver <strong>de</strong> pareils lieux<br />

communs connus <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s siècles. Les manuels d’Histoire du Droit exposant ces faits et cette analyse pullulent.<br />

Citons à titre d’exemple un pavé <strong>de</strong> juristes : Yan Thomas et Michel Humbert, Mélanges <strong>de</strong> droit romain et<br />

d'histoire ancienne (Hommage à la mémoire d’André Mag<strong>de</strong>lain), éd. LGDJ, coll. Travaux Recherche Panthéon-<br />

Assas, 1998.<br />

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