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la neuropathie auditive / désynchronisation auditive - Collège ...

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Dossier )diagnostic sont fournis par l’associationhabituelle d’une altération de <strong>la</strong> vocale plusimportante que ce que ne <strong>la</strong>isserait attendre<strong>la</strong> tonale, une désynchronisation desréponses aux potentiels évoqués auditifsprécoces du tronc cérébral (PEAP), et <strong>la</strong>conservation d’une réponse normale àl’étude des otoémissions acoustiques provoquées(OEAP) et/ou du PotentielMicrophonique Cochléaire (PMC) (Starr etal., 1996 et 2000). Ce profil correspond dupoint de vue physiopathologique à uneanomalie localisée au niveau des cellulesciliées internes, de <strong>la</strong> synapse entre cescellules et les fibres du nerf cochléaire, desneurones du ganglion spiral ou des fibresnerveuses elles-mêmes, voire d’uneatteinte multifocale. Ces différents typesd’atteintes correspondent probablement àdes expressions cliniques différentes(Rapin et Gravel, 2006). S’agissant d’adultesl’enquête étiologique est réalisée à partirde l’orientation clinique : présence ou nonde signes associés, en particulier neurologiques.Dans <strong>la</strong> majorité des cas <strong>la</strong> NA estisolée, sans autre atteinte neurologiqueidentifiée. La réhabilitation par aides <strong>auditive</strong>ss’avère difficile et l’indication d’uneimp<strong>la</strong>ntation cochléaire est discutée dansun certain nombre de cas.1. CIRCONSTANCESDIAGNOSTIQUES2a. Données cliniquesL’étude épidémiologique réalisée par Kumar(Kumar et Jarayam, 2006) contribue à préciserles éléments épidémiologiques enrapport avec <strong>la</strong> NA. Cette analyse rétrospectiveportant sur plus de 21 000 personnesprésentant une surdité, a retrouvé 61patients présentant les caractéristiques de<strong>la</strong> NA telles que définies par Starr (Starr etal., 2000). La prévalence de <strong>la</strong> NA chez lespatients consultant pour une atteinte <strong>auditive</strong>de perception permanente a alors étéévaluée à 0,54%. Deux tiers des personnesatteintes étaient des femmes. L’âge moyendu début des symptômes était de 16 ans.Dans 80% des cas, l’évolution était progressive,marquée par une hypoacousiebi<strong>la</strong>térale en particulier en situationbruyante. Dans deux cas une pathologieneurodégénérative générale a été identifiéeà l’IRM, alors que dans <strong>la</strong> grande majoritédes cas l’atteinte <strong>auditive</strong> était isolée.Lors de <strong>la</strong> NA celle-ci est en règle bi<strong>la</strong>térale,mais des formes uni<strong>la</strong>térales sont possibles(Podwall et al., 2002).b. Résultats des testsaudiométriquesL’audiométrie est l’examen essentiel : elleretrouve une discordance avec une tonale« meilleure » que <strong>la</strong> vocale (figure 1).L’étude épidémiologique réalisée parKumar (Kumar et Jarayam, 2006) retrouvedifférents profils audiométriques en tonale :dans près d’un cas sur deux il existe uneencoche audiométrique avec un déficitcentré sur une fréquence. Dans les autrescas il existe une surdité de perception delégère à profonde. Il s’y associe une altérationimportante de l’intelligibilité : 60% despatients ont une intelligibilité nulle envocale, moins marquée chez les patientsprésentant une encoche audiométriquepar rapport aux autres anomalies de l’audiométrietonale.L’étude de <strong>la</strong> tympanométrie ne retrouvepas d’anomalie. En revanche, <strong>la</strong> présenced’une élévation des seuils du réflexe stapédien,ou leur abolition, sont des élémentshabituellement retrouvés lors de <strong>la</strong> NA(Berlin et al., 2005). Une situation cliniqueparticulière de dissociation de <strong>la</strong> tonale et de<strong>la</strong> vocale doit être mentionnée : il s’agit decas de surdité « simulée » ou pseudo-hypoacousie.Les tests audiométriques d’Arlingeret de Carhart sont alors utiles pour étayerle diagnostic (Legent et al., 2002; SFA, 2006).c. ExamensélectrophysiologiquesL’étude des PEAP est un élément essentielpour le diagnostic de NA/DA. Ses modalitéspratiques comportent habituellementdes stimu<strong>la</strong>tions par clics avec filtres etamplification pour un recueil de 1.000 à2.000 acquisitions par courbe, et des intensitésde stimu<strong>la</strong>tion atteignant, et pouvantmême dépasser, 90 dB HL (Legent et al.,2002; SFA, 2006). A partir des donnéesaudiométriques, tonale et vocale, le tracéattendu devant une conservation des seuilsinférieurs ou égaux à 90 dB devrait êtrebien synchronisé avec des ondes I, II, III etV reproductibles et un seuil de l’onde Vcompatible avec le profil audiométrique.Au cours de <strong>la</strong> NA les tracés obtenus sontaltérés : les tracés sont mal synchronisésavec des ondes I, III et V peu ou pas reproductibles,ne permettant habituellementpas une mesure précise de leurs <strong>la</strong>tences(figure 2).Pour différentes raisons, en particuliermatérielles, l’ElectroCochléoGraphie(ECochG) est re<strong>la</strong>tivement peu étudiée.Son intérêt est cependant important dansle cadre du diagnostic de <strong>la</strong> NA/DA,surtout si l’interprétation des PEAP est difficile.Grâce à une dérivation transtympaniqueau niveau du promontoire ellepermet le recueil des potentiels cochléaires: Potentiel Microphonique Cochléaire(PMC), Potentiel de Sommation (PS) tousdeux issus de nature présynaptique, etPotentiel d’Action Composite (PAC) d’origineneurale. Au cours de <strong>la</strong> NA/DA lesrésultats obtenus montrent <strong>la</strong> normalitédu PMC (Starr et al., 1996) et une absenceou une désynchronisation du PAC(Santarelli et Ars<strong>la</strong>n, 2002). L’intérêt del’étude du PMC a été montré dans lesformes discordantes avec altération secondairedes OEAP, en particulier chez l’enfant(Deltenre et al., 1999).Les études portant sur les potentiels évoquésde <strong>la</strong>tence longue, corticaux, ont montré <strong>la</strong>présence d’altérations chez les patients présentantune NA/DA (Michalewski et al., 2004;Kumar et Jarayam, 2005).Il faut enfin évoquer l’apport des mesuresélectrophysiologiques en cas d’imp<strong>la</strong>ntationcochléaire. En effet, si l’indication d’imp<strong>la</strong>ntationest retenue, les différentsmodèles d’imp<strong>la</strong>nts comportent <strong>la</strong> possibilitéd’enregistrer <strong>la</strong> réponse neurale lors37Les Cahiers de l’Audition - Vol. 20 - n°6 - Novembre/Décembre 2007

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