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Compendium - Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès ...

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DEUXIÈME PARTIE – Interventions en Séances Plénières2 - La prise en considération de la sécurité humaine par l’UnionAfricaineLa re-conceptualisation de la sécurité figure parmi <strong>le</strong>s éléments qui ont milité enfaveur de la mise en place du nouveau mécanisme de paix et de sécurité à lafaveur de la création de l'Union africaine (UA). C'est ce qui ressort de quelquesdispositions de l'Acte constitutif de l'UA, signé <strong>le</strong> 11 juil<strong>le</strong>t 2000 à Lomé au Togo.Aux termes de l'artic<strong>le</strong> 4(h), l'UA s'est octroyée <strong>le</strong> droit «d'intervenir dans un Étatmembre en vertu de la décision de la Conférence portant sur <strong>le</strong>s circonstancesgraves, à savoir <strong>le</strong>s crimes de guerre, <strong>le</strong> génocide et <strong>le</strong>s crimes contre l'humanité.L'UA intervient aussi dans des cas de «menaces contre l'ordre légitime ».Cet interventionnisme de l'UA a été observé au Burundi, au Darfour, auxComores et en Somalie. Lʼartic<strong>le</strong> 4 (j), stipu<strong>le</strong> qu'un État membre a <strong>le</strong> droit de demanderl'intervention de l'UA, laquel<strong>le</strong> peut s'obtenir à la majorité des 2/3, selon<strong>le</strong>s exigences de la Conférence des chefs d'État.Jusquʼà ce jour, <strong>le</strong>s États africains ont soutenu la coopération militaire par <strong>le</strong>biais dʼorganisations sous-régiona<strong>le</strong>s déjà en place, comme la CEDEAO et laSADC. Le mode dʼinteraction entre <strong>le</strong> Conseil de paix et de sécurité de lʼUAet <strong>le</strong>s mécanismes sous-régionaux en place reste encore à définir. Lesstructures subsidiaires qui renforcent <strong>le</strong>s complémentarités et évitent <strong>le</strong>sredondances entre <strong>le</strong>s divers systèmes de paix et de sécurité devraient êtrerenforcées afin dʼadapter <strong>le</strong>s structures sous-régiona<strong>le</strong>s en place à un cadrecohérent de paix et de sécurité à lʼéchel<strong>le</strong> de lʼUnion africaine.Les 53 États membres de lʼUnion africaine ont approuvé en février 2004 lacréation dʼune force militaire dʼappoint, prête à intervenir <strong>pour</strong> prévenir lʼéruptionde guerres civi<strong>le</strong>s ou la perpétration de génocides. Cette force doit êtrecomposée de troupes des membres-clés de lʼUnion africaine et opèrera sousla direction du Conseil de paix et de sécurité de lʼUA. Un président africain lʼadécrite comme une réponse col<strong>le</strong>ctive aux menaces, internes comme externes,partout sur <strong>le</strong> continent. La force appuiera sur <strong>le</strong>s capacités régiona<strong>le</strong>s existantes,notamment du Kenya, dʼAfrique du Sud, dʼÉgypte et du Nigeria. Lesmodalités de sa mise en œuvre en Afrique de lʼOuest restent à déterminer 69 .La réussite de la mission du Conseil de paix et de sécurité dépend surtout dela volonté politique et des moyens mis à sa disposition, non seu<strong>le</strong>ment parlʼaide des pays occidentaux mais surtout de lʼengagement des pays africains.Forces de Défense et de Sécurité au cœur de la Séurité HumaineColloque International, 8-11 novembre 2010 - DAKARCONCLUSIONLa sécurité humaine est de nos jours, un concept qui suscite beaucoup d'intérêtsau sein de la communauté internationa<strong>le</strong> et des chercheurs. Certes ils n'ont pasune même perception de la notion mais ils s'accordent sur la nécessité d'axer lasécurité sur la personne humaine. Toutefois, il ressort que la sécurité humaineest un défi <strong>pour</strong> tous <strong>le</strong>s pays malgré <strong>le</strong>ur niveau de développement et <strong>le</strong>urs différencesculturel<strong>le</strong>s. De surcroit sa protection ne saurait être assurée efficacementpar <strong>le</strong>s États seuls. Cʼest la raison <strong>pour</strong> laquel<strong>le</strong> une collaboration estnécessaire entre tous <strong>le</strong>s acteurs (États, acteurs locaux, OI, ONG…).En outre, <strong>le</strong>s États doivent s'impliquer davantage <strong>pour</strong> la mise en œuvre decette nouvel<strong>le</strong> forme de sécurité. Ils doivent tout d'abord s'approprier <strong>le</strong>concept et s'engager fermement dans sa protection en étant de ferventsdéfenseurs des droits et libertés fondamentaux. Seul cet engagement desÉtats peut permettre de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité sur <strong>le</strong>continent et dans <strong>le</strong> monde.La protection de la sécurité de lʼHumain apparaît donc comme une passerel<strong>le</strong><strong>pour</strong> <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong> et <strong>le</strong> rayonnement autrement du continent africain.Eustache AKONO ATANGANEa fait son doctorat en Sécurité Inte rna tio -na<strong>le</strong> et Défense à lʼUniversité Jean Moulin,Lyon 3 (France). Aujourdʼhui il enseigne <strong>le</strong>sSciences Politiques et Relations Inter -nationa<strong>le</strong>s à lʼUniversité Yaoundé II auCameroun où il est aussi <strong>le</strong> Chef du Servicede la recherche. Secrétaire permanent duCentre de Recherche d'Études Politiqueset Stratégiques (CREPS) et Professeurinvité à lʼUniversité Officiel<strong>le</strong> de Bukavu(République Démocratique du Congo) etauteur de nombreuses publications.107

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