AUTOINSIDE Ausgabe – Juin 2019
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TECHNIQUE & ENVIRONNEMENT<br />
Avec le programme « 10/20 », auto-suisse vise une hausse de 10 %<br />
des véhicules électriques et plug-in pour les nouvelles immatriculations<br />
d’ici 2020. Considérez-vous que cela est réaliste ?<br />
Oui, je pense que ça l’est. Notamment parce que les dix premiers<br />
points de pourcentage sont certainement les plus faciles à gagner. De<br />
plus, je suis persuadé que bon nombre des véhicules à essence ou diesel<br />
qui sont utilisés principalement pour des trajets courts, urbains ou<br />
pendulaires pourraient très facilement être remplacés par des véhicules<br />
électriques. Ne serait-ce que parce que les trajets courts abîment les véhicules<br />
à combustion de manière proportionnellement plus importante.<br />
Christian Bach a une vision claire des concepts de motorisation.<br />
Pourquoi tout cela n’est-il pas pris en compte dans le débat ?<br />
Parce qu’on craint, je le suppose, que certaines technologies n’apparaissent<br />
plus sous un jour aussi favorable du point de vue des émissions<br />
de CO 2<br />
. De mon point de vue, la prise en compte d’une partie des<br />
émissions seulement représente une lacune juridique comparable à celle<br />
qui existait dans le cadre du scandale lié au diesel. Par conséquent, les<br />
statistiques d’émissions sont bonnes sur le papier, mais n’entraînent<br />
que peu d’améliorations dans la réalité. Or j’ai bien peur que nous ne<br />
parvenions qu’à réduire les émissions de CO 2<br />
sur le papier, justement.<br />
En raison de leur fort pouvoir d’achat, les Suisses possèdent généralement<br />
des véhicules plus puissants et mieux équipés que dans<br />
le reste de l’Europe, et aussi davantage de véhicules tout-terrains à<br />
cause de la topographie du pays. Avec le CO 2<br />
, la Suisse est-elle punie<br />
pour sa prospérité ?<br />
Non, mais c’est une conséquence logique. Les garagistes pourraient<br />
davantage sensibiliser leurs clients : ceux-ci ont-ils vraiment besoin<br />
d’un tout-terrain, d’un moteur de 250 CV ou d’un SUV ? Commençons<br />
par moi, par exemple : j’avais acheté une voiture avec laquelle je pouvais<br />
tracter une caravane, bien que je ne l’aie fait que deux à quatre<br />
semaines par année. Cela signifie que pendant 48 semaines par an, je<br />
roulais en fait dans une voiture trop grosse.<br />
Qu’est-ce que le garagiste aurait pu y faire ?<br />
S’il s’était enquis de mes besoins en matière de mobilité, il aurait<br />
pu me faire une offre adéquate, à savoir me proposer une voiture plus<br />
petite et plus économe pour mes trajets usuels pendant l’année, et<br />
une plus grande voiture capable de tirer ma caravane, ou un 4 x 4,<br />
pour mes quatre semaines de vacances, et ce, à des conditions avantageuses.<br />
Ainsi, il aurait répondu à mes besoins, et j’aurais limité par<br />
la même occasion mes émissions de CO 2<br />
.<br />
La mobilité électrique ne progresse que lentement. Comment<br />
l’expliquer ?<br />
On peut comparer cela à d’autres produits qui ont traversé une mutation.<br />
Prenons le smartphone, par exemple. S’il s’est imposé très vite par<br />
rapport au téléphone mobile usuel, c’est tout simplement parce qu’il était<br />
beaucoup plus performant. Les nouvelles propulsions n’offrent pas encore<br />
cet avantage, au contraire : elles ont moins d’autonomie, sont un peu plus<br />
compliquées à gérer, et on ne peut pas les acheter ni les faire entretenir partout.<br />
En outre, elles présentent une charge utile moins importante, et sont<br />
souvent incapables de tracter une remorque ou une caravane. On compte<br />
aussi très peu de modèles 4 x 4. Remplacer un véhicule à essence ou diesel<br />
par un autre type de propulsion n’est donc absolument pas anodin.<br />
La mobilité électrique est un sujet très controversé : d’un côté, il y a les<br />
fondamentalistes, qui refusent d’envisager autre chose. De l’autre, il y<br />
a les sceptiques, pour qui la mobilité électrique n’a pas de sens si l’on<br />
considère toutes les facettes du problème. Quelle est votre position ?<br />
La mobilité électrique a ses avantages et ses inconvénients, comme<br />
tout le reste. Il faut les connaître, par exemple pour pouvoir donner des<br />
conseils pertinents. Mal utilisés, les véhicules électriques peuvent produire<br />
des effets contraires à ceux escomptés. Si l’on achète une voiture<br />
électrique avec laquelle on ne peut plus partir en vacances, et qu’il faut<br />
prendre l’avion à la place, on ne rend définitivement pas service à l’environnement.<br />
Je pense que nous avons besoin de la mobilité électrique<br />
pour réduire les émissions sur les trajets de courte et moyenne distance.<br />
En revanche, pour les trajets plus longs, il existe des propulsions plus<br />
adaptées et plus écologiques, comme le moteur au gaz ou, à plus long<br />
terme, à l’hydrogène.<br />
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