Burkina Faso - Forest Carbon Partnership
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Plan de préparation à la REDD du <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong><br />
Il apparaît, selon des témoignages, que certains agro-businessmen se livrent, à des fins agro-sylvopastorales<br />
(cultures vivrières et commerciales, agro-carburants (jatropha), élevage, etc.), à des<br />
défrichements au bulldozer (toutes les études récentes sur le sujet le confirment) sur des réserves<br />
foncières généralement couvertes par une végétation arborée dense à très dense, constituant des forêts<br />
secondaires sur des jachères de 30 ans ou plus. En outre, les défrichements se font en ouvrant des<br />
champs d‟un seul tenant, sans aucun plan d‟aménagement antiérosif fait au préalable, s‟étendant<br />
souvent sur plusieurs dizaines d‟hectares. Ces défrichements n‟épargnent même pas les espèces<br />
ligneuses protégées par la loi (les karités, les nérés, les tamariniers, les baobabs et autres), qui<br />
devraient constituer le parc arboré, jouant un rôle essentiel dans la conservation des eaux et du sol en<br />
zone tropicale. Les champs ainsi ouverts, ne font pas non plus l‟objet d‟une réinstallation d‟espèces<br />
ligneuses ou herbacées pérennes dans des bandes antiérosives revégetalisées, sauf en cas de plantation<br />
de vergers (manguiers, anacardes, agrumes) ou de clôtures (généralement en Eucalyptus).<br />
Comparativement, les agriculteurs pauvres ne défrichent que sur des petites parcelles de 0,25 ha à<br />
0,5ha, mais sont plus nombreux.<br />
� Le surpâturage<br />
L‟élevage au <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong> est essentiellement dépendant des ressources forestières pour la<br />
satisfaction des besoins en fourrage ligneux et herbacé. En effet, le rapport de l‟étude « Aménagement<br />
des forêts au sahel : Point sur vingt années de pratiques au <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong>» réalisée par Kaboré Cyrille<br />
en 2002 indique que 35% de la phyto-masse consommée par les animaux dans l‟année provient des<br />
forêts. Cette consommation est estimée à 4 853 868 tonnes de fourrage par an, soit une valeur virtuelle<br />
de 72,808 millions FCFA par an (SP/CONEDD, 2009).<br />
Tableau 15 : Niveau de consommation de la phyto-masse et capacité de charge<br />
Zones<br />
Climatiques<br />
Nombre d’UBT<br />
Phyto-masse potentielle<br />
consommable/an (10 6 T/an)<br />
Différence entre phyto-masse<br />
potentielle et phyto-masse<br />
consommée/an (10 6 T/an)<br />
Sahélienne 780 289 1,77 -0,87<br />
Sub-sahélienne 1 145 588 2,61 -1,42<br />
Nordsoudanienne<br />
2 486 494 5,67 -0,76<br />
Sub-soudanienne 1 089 840 2,48 +0,41<br />
Total 5 502 211 12,53 -2.64<br />
Source : MECV/PANE, 1994 In SP/CONEDD, 2009 (TMS : Tonne de matière sèche; UBT : Unité Bovine Tropicale = 250<br />
kg de poids vif d'un bovin ; 1 UBT consomme 2,281 tonnes/an de matière sèche)<br />
La capacité de charge du bétail est dépassée dans les espaces pastoraux de la zone climatique<br />
Sahélienne, Sub-sahélienne, et Nord-soudanienne, entraînant un surpâturage. Les conséquences de ce<br />
surpâturage sont, entre autres, l‟ébranchage excessif des arbres fourragers par les éleveurs pour<br />
nourrir le bétail, surtout en période de sécheresse. Seulement les pâturages de la zone soudanienne<br />
sont encore en mesure de satisfaire la demande du cheptel.<br />
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