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174 Conclusion<br />

global sur la connectivité entre les populations adultes n’est donc pas<br />

trivial.<br />

C.2 Intérêts et limites des modèles numériques<br />

C.2.1 Quand et pourquoi utiliser des modèles ?<br />

Notre difficulté à<br />

appréhender les<br />

intéractions<br />

Propension à rendre les<br />

modèles plus “réalistes”<br />

Notre faculté de raisonnement est en général mise à mal dès que nous<br />

cessons de voir les choses en termes purement additifs et soustractifs et<br />

que nous essayons d’appréhender des interactions. Considérons, par<br />

exemple, un événement de la vie courante impliquant un raisonnement<br />

souvent purement additif : faire des courses dans un supermarché. Le<br />

processus est régi par des lois simples : chaque élément a une propriété<br />

(un prix) et ces propriétés sont additives (plus il y a de marchandises<br />

dans le caddie, plus le prix est élevé). Ce type de raisonnement est<br />

tellement naturel qu’après une période d’observation, nous sommes<br />

en général capable de prédire à peu près combien coûtera un caddie<br />

donné, sans explicitement faire le calcul. Considérons alors le cas de<br />

promotions : acheter un produit réduit le prix d’un autre produit<br />

(il existe une interaction entre les deux produits, qui modifie leurs<br />

propriétés). Tant que les changements restent simples et localisés (3<br />

pour 2, 15% de réduction, etc.) nous arrivons à prédire leur effet sur le<br />

prix final. Imaginons maintenant une grande surface où acheter un litre<br />

de jus d’orange donne droit à 0.5 euros de réduction sur un kilo de<br />

viande bovine — origine France certifiée — et que la viande de bœuf<br />

donne à son tour droit à un produit gratuit dans le rayon “Entretien<br />

du jardin”, mais augmente également le prix de la viande de porc,<br />

par un facteur différent selon l’heure de la journée . . . nous serions<br />

rapidement dépassés. Pourtant, cette situation ne correspondrait qu’à<br />

un écosystème très simplifié, avec quelques relations de coopération (les<br />

promotions) et d’exploitation (les augmentations de prix) régies par des<br />

facteurs extrinsèques (l’heure de la journée). Tout comme les grandes<br />

surfaces ont recours à des caisses enregistreuses, il est utile de recourir<br />

à une représentation mathématique dans laquelle les propriétés de<br />

chacun des constituants sont paramétrées et les interactions (qui, prises<br />

individuellement, sont simples) sont représentées, afin de comprendre<br />

le comportement du réseau d’interactions à partir de l’observation des<br />

résultats.<br />

Notre faiblesse face aux interactions et aux processus dit non-linéaires<br />

qu’elles engendrent, explique pourquoi les modèles mathématiques<br />

sont des outils prisés dans les domaines de la biologie où les interactions<br />

sont dominantes : les réseaux neuronaux, l’expression génétique,<br />

les voix métaboliques, le fonctionnement des écosystèmes, etc. Elle<br />

explique également notre tendance à vouloir rendre ces modèles toujours<br />

plus “réalistes”, en y intégrant le maximum de processus, car les<br />

interactions entre tous ces processus seraient très difficiles à aborder<br />

autrement. Mais il convient alors de s’interroger sur les hypothèses et

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