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Résumé et présentation du travail 23
De plus, les larves de poissons semblent capables de s’orienter dans
le milieu pélagique (bien que tous les mécanismes ne soient pas encore
connus) 25 et leur nage n’est donc pas aléatoire. De ce fait, leur impact
sur le résultat de la dispersion est augmenté et n’est pas correctement
représenté comme une simple augmentation de la diffusion des particules
à partir d’un site source, comme cela est traditionnellement
considéré 59 .
Le développement des capacités natatoires suggère que les larves de
Perciformes, particulièrement en milieu corallien, sont capables de modifier
leurs trajectoires de dispersion, au moins lors de la seconde moitié
d’une période larvaire allant de quelques jours à quelques semaines 60 .
Ces animaux semblent donc être un bon modèle pour l’étude de l’impact
du comportement larvaire lors de la phase pélagique. De façon générale,
pour les poissons, mais probablement aussi pour les Décapodes et
les Céphalopodes, négliger le mouvement des larves par rapport au
mouvement des courants n’est plus une hypothèse acceptable 25 . À la
fin de la période larvaire, ce sont les courants qui pourraient presque
devenir négligeables face aux vitesses de déplacement potentielles des
larves.
. . . et se déplacent
de façon orientée
I.6 Résumé et présentation du travail
La période larvaire est omniprésente chez les organismes marins démersaux
et semble être un déterminant principal du niveau des stocks et
des échanges entre populations. Une approche métapopulationnelle
met en valeur l’importance de ces échanges pour la dynamique, la
structure génétique et l’évolution des populations interconnectées. Qui
plus est, au sein d’un tel réseau, l’auto-alimentation de chacune des
populations est un facteur important de la viabilité du réseau tout
entier. Cette approche spatialisée et dynamique est nécessaire si nous
voulons comprendre le fonctionnement des écosystèmes marins littoraux
et participer, en tant que scientifiques, à la conservation et à la gestion
des richesses naturelles qu’ils contiennent. En ces temps de changement
climatique global et d’explosion de la population sur les côtes de tous
les continents, il est urgent d’arriver à comprendre le présent pour
tenter de gérer l’avenir.
Dans le cadre de la connectivité écologique, qui est particulièrement
sensible en milieu corallien, il semble que le comportement des larves ait
le potentiel de façonner les patrons de dispersion et les niveaux d’autorecrutement.
Ceci est particulièrement flagrant pour les poissons, qui
présentent à la fois la capacité de nager et la capacité de s’orienter pour
des durées de plusieurs jours à plusieurs semaines. Cependant, l’impact
réalisé de ce potentiel n’est pas encore connu car la transposition des
concepts de l’éthologie, développés en milieu terrestre, est à l’heure
actuelle rare en milieu sous-marin.