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6 Introduction<br />

Les courants<br />

déterminent en partie<br />

les voies de dispersion<br />

plancton et l’éclosion larves de poissons, de nombreux phénomènes<br />

peuvent modifier localement les conditions d’alimentation des larves,<br />

compliquant ainsi la relation de “match-mismatch” au niveau spatial.<br />

La stratification de la colonne d’eau entraîne par exemple la concentration<br />

de plancton dans des couches horizontales fines 13 , qui sont des<br />

lieux d’alimentation particulièrement profitables. À plus petite échelle,<br />

la turbulence favorise la rencontre entre les larves et leurs proies 14 .<br />

À méso-échelle, les fronts se formant entre deux masses d’eau aux<br />

propriété thermohalines différentes créent des zones de production<br />

primaire élevée 15 qui sont propices à la survie des larves. Néanmoins,<br />

ces zones riches en proies sont bien souvent aussi riches en prédateurs 16 .<br />

Un compromis est donc nécessaire entre la nécessité de trouver des<br />

proies et le risque d’en devenir une. Ce risque de prédation, initialement<br />

non considéré par Hjort, a depuis été reconnu comme une source<br />

potentielle de variabilité au niveau de la survie des larves 17 .<br />

Les phénomènes physiques influencent également directement le<br />

recrutement car ils sont, en partie au moins, responsables de l’advection<br />

des larves : ils les rapprochent ou les éloignent des sites favorables<br />

au recrutement. En particulier, les structures océanographiques<br />

se développant près des côtes (tourbillons, fronts, etc.) ont probablement<br />

une influence sur la rétention des larves 18 . Ceci se reflète d’ailleurs<br />

largement dans les premiers modèles de dispersion larvaire lors de la<br />

phase océanique, qui ne traitent les larves que comme des particules,<br />

souvent passives, déplacées par les courants 19–22 .<br />

L’influence relative des différents facteurs physiques et biologiques<br />

est encore mal appréhendée car tous sont difficiles à observer 23 . Les<br />

interactions physico-biologiques sont d’autre part compliquées par le<br />

comportement des adultes qui, par le choix du site de reproduction,<br />

influencent les conditions initiales de la dispersion 24 et par le comportement<br />

des larves qui, rapidement, ne sont plus passives 25 .<br />

Quoi qu’il en soit, depuis Hjort, la majorité des travaux confirment<br />

que la période larvaire est critique pour les populations d’organismes<br />

marins démersaux. Qui plus est, à l’état adulte, ces organismes sont très<br />

largement sédentaires et forment des peuplements fortement structurés<br />

spatialement. Aux questions de renouvellement des stocks, qui focalisent<br />

les études halieutiques, sont donc venues se rajouter, depuis une dizaine<br />

d’années, des questions écologiques concernant les niveaux de connexion<br />

entre les populations.<br />

I.2 Un aperçu de l’écologie des métapopulations<br />

I.2.1 Qu’est-ce qu’une métapopulation ?<br />

Chaque sous-population<br />

peut s’éteindre<br />

La distribution spatiale des populations peut avoir un effet important sur<br />

leur fonctionnement. La première formalisation efficace de la dynamique<br />

d’un réseau de populations discrètes dans l’espace est due à Levins 26,27 .<br />

Il utilise le premier le terme métapopulation pour désigner le système

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