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176 Conclusion<br />
l’intérêt est porté aux processus, le but de l’exercice de modélisation<br />
devient de trouver le modèle minimal qui décrit le système, afin d’aider<br />
à sa compréhension. L’ajout de nouveaux composants est donc<br />
intrinsèquement indésirable.<br />
C.2.2<br />
Les modèles actuels<br />
sont principalement<br />
descriptifs<br />
Ils visent à prédire<br />
de façon quantitative<br />
le recrutement . . .<br />
. . . dans un<br />
environnement<br />
incertain . . .<br />
Quels modèles pour la phase larvaire des organismes<br />
marins ?<br />
Les modèles de la phase larvaire des poissons ne font pas exception<br />
à cette dichotomie 222 et il existe des modèles tentant de décrire et<br />
de prédire les distributions larvaires alors que d’autres, comme ceux<br />
présentés dans le chapitre 6, ont pour objectif d’inférer l’importance relative<br />
de différents processus. Les modèles descriptifs sont, de loin, les plus<br />
nombreux 222 . La plupart sont, au minimum, des modèles Lagrangiens<br />
d’advection de particules basés sur des modèles généraux de circulation<br />
des masses d’eaux (Global Circulation Models, ou GCMs). Seulement un<br />
tiers d’entre eux inclut une description du bilan énergétique des larves<br />
(alimentation, croissance, etc.). Quarante pour cent incluent une forme<br />
de comportement des larves et, dans l’immense majorité des cas, il s’agit<br />
uniquement d’une migration verticale. Certains processus, tels que la<br />
nage orientée ou l’advection à petite échelle à la sortie des zones de frai,<br />
sont très nettement sous représentés, alors qu’ils sont potentiellement<br />
importants 222 (chapitre 1). Avant de prôner la complexification, qui peut<br />
parfois se révéler néfaste comme nous venons de le voir, il convient de<br />
s’interroger sur ce que veulent décrire et prédire ces modèles.<br />
L’objectif explicite de nombreux modèles descriptifs de la phase<br />
larvaire des organismes marins, et non plus seulement des poissons,<br />
est de prédire de façon quantitative le taux de recrutement en un point,<br />
ou le taux d’échanges entre localités. Ces taux dépendent, au moins,<br />
du transport par les courants marins qui est décrit par le biais de<br />
modèles océanographiques. Or ces GCMs sont très proches des modèles<br />
météorologiques : la circulation des masses d’air et des masses d’eau est<br />
régie par les même lois de dynamiques des fluides. Au vu de la précision<br />
avec laquelle les modèles météorologiques prédisent, ne serait-ce que<br />
qualitativement, le temps qu’il fera sous 7 jours et au niveau régional,<br />
il est facile de réaliser que les modèles océaniques sont forcément<br />
imparfaits. Même si les échelles de temps sont plus longues pour les<br />
écoulements d’eau, les prédictions des modèles océanographiques à<br />
l’échelle de la vie larvaire (plusieurs semaines voire plusieurs mois, à une<br />
résolution kilométrique) sont incertaines 47 . Qui plus est, ce champ de<br />
courant n’est que le point de départ de simulations Lagrangiennes. Pour<br />
continuer le parallèle avec les modèles météorologiques, cela signifie<br />
qu’au delà de prédire la direction du vent au dessus de Paris, il faut<br />
prédire comment va se déplacer un avion en papier entraîné par le vent.<br />
Il est probable que le destin de cet avion sera très différent selon qu’il est<br />
lancé depuis le haut de la tour Eiffel où le pied de la tour Montparnasse.