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La connectivité des populations marines 13<br />

l’hypothèse d’une dispersion plus restreinte (kilomètres à centaine de<br />

kilomètres).<br />

I.3.3<br />

Échelles de connectivité<br />

Au delà des échelles spatio-temporelles discutées ci-dessus, il existe<br />

une différence fondamentale entre deux types de connectivité 38,46 . La<br />

définition considérée implicitement jusqu’à présent correspond à la<br />

connectivité écologique, qui s’intéresse seulement aux échanges d’individus<br />

en nombre suffisant pour avoir un impact sur la dynamique des<br />

populations locales. Ce concept est né de l’importance des échanges<br />

entre les dèmes pour la démographie de ceux-ci, déjà évoquée dans la<br />

partie I.2.2. Cependant, au même endroit, il a été mis en valeur que<br />

les mouvements d’individus sont également des mouvements de gènes.<br />

Apparaît alors la connectivité génétique, qui correspond aux échanges affectant<br />

la structure génétique des populations. Dans ce cas, des échanges<br />

rares et faibles (un individu par génération par exemple) suffisent à<br />

maintenir l’homogénéité génétique entre deux populations. De plus, les<br />

effets de l’isolement génétique se font sentir à plus long terme que ceux<br />

de l’isolement démographique.<br />

Les échelles de dispersion sont souvent représentées sous la forme<br />

d’un noyau de dispersion (dispersal kernel), c’est-à-dire de la densité de<br />

probabilité des distances de dispersion à partir d’une source. Sous cette<br />

forme, il est aisé de visualiser en quoi la différence du seuil pertinent<br />

pour chaque approche induit une différence d’échelle spatiale, et donc<br />

temporelle (Figure I.6). Les échelles spatio-temporelles à considérer<br />

dans le cas de la connectivité génétique sont beaucoup plus grandes<br />

que celles à considérer dans le cas de la connectivité écologique.<br />

Ce changement d’échelle s’accompagne d’un changement de processus.<br />

En effet, les phénomènes environnementaux, océanographiques ou<br />

biologiques, ayant un rôle au niveau écologique jouent sur des distances<br />

de l’ordre de la dizaine de kilomètres et des durées allant de quelques<br />

jour à quelques mois (la durée de la phase larvaire). Les processus<br />

importants au niveau génétique ou évolutif sont ceux qui se déroulent<br />

à l’échelle de la génération et donc potentiellement aussi à bien plus<br />

large échelle spatiale 47 . La Figure I.7 mets en parallèle les processus<br />

océanographiques et les phénomènes biologiques sur lesquels ils jouent,<br />

à chaque échelle.<br />

Enfin, une dichotomie apparaît également au niveau opérationnel,<br />

entre deux façons de mesurer la connectivité. L’approche la plus commune<br />

consiste à estimer la quantité de larves partant d’un site et arrivant<br />

dans un autre. La période pertinente pour l’étude de la connectivité<br />

correspond donc uniquement à la phase pélagique, depuis la libération<br />

des oeufs ou des larves dans le plancton jusqu’à l’installation des larves<br />

sur un substrat benthique. Cependant, comme nous l’avons vu en I.1.1,<br />

les premiers stades benthiques des poissons subissent une mortalité très<br />

élevée (plus de 60% en une nuit 5 ) qui peut complètement changer les pa-<br />

Connectivité écologique<br />

ou génétique<br />

Échelles et processus<br />

Connectivité et<br />

connectivité efficace

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