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20 Introduction<br />

I.5 La biologie des larves de poissons coralliens<br />

I.5.1<br />

Écologie des récifs coralliens<br />

Les récifs sont agrégés<br />

au sein d’un milieu<br />

très oligotrophe<br />

Les récifs coralliens<br />

ne sont pas stables<br />

à courte échéance<br />

Les récifs coralliens sont construits par les coraux hermatypiques, entre<br />

30º de latitude Nord et 30º de latitude Sud environ 36 . La majorité d’entre<br />

eux se développent en eaux peu profondes et façonnent ainsi les côtes<br />

tropicales. Au sein de cette bande tropicale, ils sont présents sur les îles<br />

océaniques, qu’ils gardent émergées sous forme d’atolls même après<br />

subduction de l’île originelle. L’habitat qu’ils forment ainsi n’est présent<br />

que ponctuellement, au sein d’un milieu pélagique très pauvre en nutriments,<br />

où la production primaire est faible. Même au niveau des côtes<br />

continentales où les récifs couvrent parfois des superficies importantes<br />

(comme la Grande Barrière de Corail australienne par exemple), ils<br />

forment un habitat très structuré 2 (Figure I.9). Qui plus est, la communauté<br />

corallienne détermine en partie la communauté benthique qui<br />

lui est associée et crée ainsi une structure plus fine, à l’échelle d’un<br />

récif, en fonction de la distribution spatiale des espèces et des morphologies<br />

de corail. Cette agrégation de l’habitat et de la productivité<br />

primaire, au sein d’un milieu très pauvre, induit un fonctionnement en<br />

métapopulation avec des communautés localement très abondantes et<br />

reliées entre elles par le biais de la dispersion larvaire.<br />

L’estimation de l’âge de certains récifs (e.g. 50 millions d’années<br />

pour Enewetak Atoll 36 ) a donné le sentiment de leur immuabilité. Cependant,<br />

à l’échelle des temps écologiques, de nombreux événements<br />

peuvent perturber la stabilité apparente des récifs coralliens. Les cyclones,<br />

blanchissements massifs ou invasions de prédateurs (Acanthaster<br />

planci) peuvent en quelques jours décimer un récif. En quelques années,<br />

la modification des apports terrigènes, notamment du fait des activités<br />

humaines sur le littoral, peut conduire à l’enfouissement de récifs vieux<br />

de plusieurs siècles. Ensuite, après une attaque massive d’Acanthaster<br />

planci à Guam par exemple, la couverture corallienne revient à son état<br />

d’origine en une dizaine d’années 55 , bien que la structure des communautés<br />

soit changée et la croissance globale du récif ralentie. Sur<br />

des distances kilométriques et à l’échelle de quelques années, les récifs<br />

peuvent donc être vus comme des métapopulations au sens de Levins :<br />

avec extinctions et re-colonisations.<br />

Du fait de la forte agrégation de l’habitat au niveau spatial, de<br />

la dynamique potentiellement instable de l’écosystème, mais aussi<br />

de la richesse biologique et donc potentiellement de la richesse des<br />

stratégies écologiques, l’écosystème corallien semble être un formidable<br />

laboratoire pour l’étude de la dynamique des métapopulations. Qui<br />

plus est, les menaces qui pèsent sur ces milieux (sur-développement<br />

des populations humaines sur les côtes, réchauffement climatique, etc.)<br />

soulèvent des problèmes qui, pour la plupart, nécessitent la prise en<br />

compte des liens entre les populations, tant ceux-ci font partie intégrante

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