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A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD

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En conclusion <strong>de</strong> cet article, nous ne pouvons nous empêcher<br />

dtévoquer certaines possibilités <strong>de</strong> développement économique qui ont<br />

été négligées dans le cas <strong>de</strong> <strong>l'opération</strong> <strong>Yabassi</strong>-<strong>Bafang</strong>, du fait <strong>de</strong><br />

la méconnaissance quasi totale <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong>s populations concer-<br />

nées tant autochtones qu'immigrées.<br />

Alors que la politique intégrationniste actuelle visant à trans-<br />

former les villageois mbang et dibum en colons agricoles au méme titre<br />

que les immigrés, n'aboutit un recrutement limité <strong>de</strong> jeunes et tend<br />

à les couper <strong>de</strong> leurs villages d'origine; une politique plus confiante<br />

dans le comportement socio-économique <strong>de</strong>s autochtones aurait pu promou-<br />

voir un <strong>de</strong>veloppement sur place <strong>de</strong>s forces productives; ceci par un<br />

renforcement en quantité et en qualité <strong>de</strong> l'encadrement technique agri-<br />

cole, et la mise en place <strong>de</strong> circuits <strong>de</strong> commercialisation. Outre h<br />

regénération <strong>de</strong>s plantations existantes, une telle politique aurait pu<br />

encourager la réexploitation <strong>de</strong>s palmeraies naturelles en vue dlalimen-<br />

ter les centres urbains <strong>de</strong> la partie méridionale du Plateau banilgké<br />

Enfin une prise en charge directe, par llAdministration, <strong>de</strong>s équipements<br />

socio-culturels aurait permis d'éviter toute discrimination.<br />

L'Opération organisa l'immigration en la considérant comme le<br />

seul facteur du développement régional, reléguant les autochtones dans<br />

la litt8rature mythique du paysan routinier insensible aux perspectives<br />

cilenrichissement offertes par l'économie <strong>de</strong> plantation. Le réseau routier<br />

mis en place <strong>de</strong>ssert exclusivement les nouveaux villages implantés <strong>de</strong><br />

part et d'autre <strong>de</strong> l'axe central. Ce n1 est qu'inci<strong>de</strong>mment que <strong>de</strong>s vil-<br />

lages autochtones en bénéficient. Jusqulà présent, le Pays dibum et<br />

les chefferies bamiléké <strong>de</strong> la zone forestière à l'est <strong>de</strong> la Makombé (riv)<br />

se trouvent toujours enclavés bien qu'une population nombreuse y vit.<br />

Non encore décimée par l'exo<strong>de</strong> rural, cette population apporterait<br />

d'emblée à <strong>l'opération</strong> un capital démographique et économique non négli-<br />

geable. Nous pensons notamment à tout l'intérêt qu'aurait eu <strong>l'opération</strong><br />

à se situer dans la prolongation <strong>de</strong> l'immigration bamiléké en zone<br />

forestière au XIXe siècle. Ce n'est d'ailleurs pas une <strong>de</strong>s moindres

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