30.04.2013 Views

A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD

A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD

A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ou sémi-ruraux : le marché solvable n'est pas trks étendu, et les<br />

clients tar<strong>de</strong>nt à payer les services rendus. Par ailleurs, en plus<br />

<strong>de</strong>s frais d'apprentissage qui accompagnent le stage chez un patron,<br />

il faut compter un capital <strong>de</strong> départ pour s'installer à son propre<br />

compte. Ce savoir-faire artisanal nlcst donc pas suffisant lui seul<br />

pour garantir une intégrntion urbaine. Ces difficultés conduisent<br />

l'artisan bamiléké à <strong>de</strong>venir planteur pour pouvoir exercer ensuite le<br />

inétier qu'il a appris, comme acJLivité complémentaire. C'est un tel<br />

projet qui s'actualise par exemple dans les villages pionniers. La<br />

colorïisation agricole, dans Le cas <strong>de</strong> <strong>l'opération</strong> <strong>Yabassi</strong>-Tafarîg,<br />

permet la valorisation dcs métiers artismaux appris lors d'une e :p6-<br />

rience semi-urbaine antérieure.<br />

Plusieurs colons étaient, auparavant, salariés, et béné-<br />

ficiaient Jonc d'une intégration urbaine plus poussée : employés<br />

dtadministrntion, moniteurs d'enseignement, gérants <strong>de</strong> bar, etc.<br />

Pourquoi ont-ils préféré <strong>de</strong>venir planteurs ? Frais <strong>de</strong> logement et <strong>de</strong><br />

nourr:iture, difficultés dlécofioriziser une partie <strong>de</strong> son salaire à cau-<br />

se <strong>de</strong>s loisirs et du parns:i.tisne faïnilial bref' tout ce qui fzit la<br />

fragilité en ville <strong>de</strong>s sn1aj.r.e~ $-es cntbgories inférieures est net-<br />

tement perçu par les intéicsshs. Devenu planteurs, ces ex-salariés<br />

sont fiers dlhabitcr une ca.sc spacieuse doat ils scnt propriétaires,<br />

et <strong>de</strong> se nourrir Ce leurs produits vivriers. Ce retour h la terre est<br />

l'exemple d'un comportement "réalisteN qui contreeit l'irrationnalité<br />

prêtée aux urbsiris" fascines pa.r llanbiance iie la grzn<strong>de</strong> ville".<br />

Sur 72 pioriiliers, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux preiiiiclrs villages installés,<br />

85 $ avaient CU c',>s activités non-agricûles dans un ml;.lieu urbain ou<br />

semi-urbains, et 1/3 ont eu cette activité clans une ville même du<br />

pays bamiléké. Le détour réalisé par le colon, avant son arrivée dans<br />

ln zone, est donc très souvent un clétour par le milieu urbain.<br />

X<br />

Un style <strong>de</strong> vie seni-urbain va s élaborer pro;~ressivement<br />

dzns la zone <strong>de</strong> colonisation agricole. Les campements en carabottes et<br />

toits <strong>de</strong> nattes <strong>de</strong>s premiers colons, installés en pleine forêt, avant<br />

même l'arrivée <strong>de</strong> la route, ont fait place à <strong>de</strong>s villages attrayents<br />

qui étonnent favorablement le visiteur. C'est un peu par un discours<br />

d 'anciens combattnnts que lcs pionniers évoquent, au j ourd 'hui, les

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!