A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD
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<strong>de</strong> jeunes autochtones ont été ainsi Ins.kallSs (1). Cette intcgration<br />
<strong>de</strong>s jeunes autochtones dans la société pionnière se fait avec l'auto-<br />
risation <strong>de</strong>s vieux : c'est pour eux le moyen <strong>de</strong> faire venir ln piste<br />
carrossable et <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> ln proximité diéquipements socixux.<br />
Elle se fait aussi sur les conseil-s <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> ln famille <strong>de</strong>venus<br />
fonctionnaires et ci tac.i.ns et qui voient dans les conditions d'ai<strong>de</strong><br />
offertes par l'Op8rakion, 12 moyen diinstaller à peu <strong>de</strong> frais un jeune<br />
frère ca<strong>de</strong>t,<br />
Une telle politique Intégrationniste pose aux sociétéo nutoch-<br />
tones une alterns-tive qui ressemble à an ultimatum : rester d3ns une<br />
situation marginale où accepter la présence d'un village pionnier pro-<br />
che, ce qui entrnine le départ <strong>de</strong>s jeunes mmme pionniers. Ceux-cf- sont<br />
certes sztisfaits <strong>de</strong> banéficier <strong>de</strong> liai<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1lEta.L: p0u.r la mise en<br />
valeur diune plantation, nais c'est au prix d'un Eclatement <strong>de</strong> lcur<br />
propre société et <strong>de</strong> ln disparition <strong>de</strong> son originalité 6cononique, 0ï.<br />
voit mal en effet comment <strong>de</strong>s adultes, ayant déjà une plmtation et uile<br />
palmeraie, et un statut social dans leur société traditioncellc, pal-~r-<br />
raient se faire pionniers : Dans llimnédiat cet apport autochtoric. c:iV:.c:<br />
dans les bilans <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> recrutement et laisse à penscr -~ii.:-~:<br />
effort est fait en faveur <strong>de</strong>s autochtones. Cependant, cette politlqze<br />
intégrationniste supprime toute possibilité d 1 établir une çornpl6rlc:? '-7..<br />
rité économique entre immigrés et autochtones. Or cette notion dc coc-<br />
plémentarito économique entre groupes sociaux distincts mais rS~id?r:L<br />
" sur un meme territoire, nous apparait comme le début d'une éconoL1ie p:us<br />
complexe où les échanges locaux se multiplient et où les activltcs &ci-<br />
nomiques se diversifient.<br />
Le développement d'une telle complémentairté &conornique exige.-<br />
rait la création d'un réseau <strong>de</strong> pistes secondaires carrossables? un<br />
encadrement agricole renforcé <strong>de</strong>s populations autochtones, et l10r.g~-<br />
nisation <strong>de</strong>s circuits commerciaux.<br />
(1) JIPe RAISON - ïa colonisation <strong>de</strong>s terres neuves tropicales.- in<br />
Etu<strong>de</strong>s Rurales no 31, juillet-septembre 1968.<br />
Ce texte représente une première synthèse <strong>de</strong>s tr3vaux menés par<br />
plusieurs géographes <strong>de</strong> llORSTOM sur le thème : colonisation ücs<br />
terres neuves.