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A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD

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Ces petites chefferies bamiléké installées en foret grossis-<br />

saient rapi<strong>de</strong>ment car le noyau initial intégrait d'autres groupes<br />

'lignagers et les esclaves non vendus pouvaient trouver place dnns la<br />

catégorie <strong>de</strong>s'serviteurs, ces <strong>de</strong>rniers étant ensuite installés comme<br />

notable6 une fois leur service accompli auprès du Chef. En l'espace<br />

dtun <strong>de</strong>mi-siècle, <strong>de</strong>s groupes bamiléké occupèrent toute la foret <strong>de</strong><br />

la vallée du Nd6 à celle <strong>de</strong> la Makombé. Le groupe <strong>de</strong>s Bakakan fran-<br />

chit m&me la Makombé et s'installa au sud <strong>de</strong> Nkondjok. Le comporte-<br />

ment cocio-économique <strong>de</strong> ces groupes ne se différenciait pas <strong>de</strong>s po-<br />

pulz.tions autochtones voisines (~iboum, Mbang, Banen, ~a'n<strong>de</strong>m) puisque<br />

nous avons vu précé<strong>de</strong>mment que tous ces groupes participaient nctive-<br />

ment au commerce <strong>de</strong> traite. Par ailleurs les chefferies restaient <strong>de</strong><br />

taille restreinte, guère distinctes en volume d'un segment lignnger.<br />

Seule lforganisation sociale différait suffisamment gour avoir attiré<br />

l'attention <strong>de</strong>s premiers visiteurs européens. Ainsi le témoignage du<br />

premier missionnaires à avoir franchi la Makombé :<br />

"Quand nous y pénétrâmes pour la première fois, nous eûmes<br />

tout <strong>de</strong> suite l'impression <strong>de</strong> nous trouver dan6 une sociéte<br />

mieux organisée que celle <strong>de</strong>s tribus dont nous venions <strong>de</strong><br />

parler (1) et paraissant avoir gardé une empreinte plus pro-<br />

fon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s coutumes ancestrales. Les chefs, autoritaires, ha-<br />

bitent <strong>de</strong>s agglomérations <strong>de</strong> hautes cases protégées par <strong>de</strong>s<br />

palissa<strong>de</strong>s. Ils ont <strong>de</strong> grands harems. On rencontre là <strong>de</strong>s mni-<br />

sons affectées aux sociétés secrètes, <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes<br />

portant <strong>de</strong> longues chevelures grasses, <strong>de</strong>s individus dont le<br />

visage est caché par une cagoulef1 (2).<br />

Cette immigration bamiléké en foret se fait en tâche d'huile<br />

qvec une occupation continue <strong>de</strong> l'espace. Lec BatN<strong>de</strong>m qui étcient les<br />

occupants <strong>de</strong> cette région se retirent progressivement en échangeant<br />

leurs terres et ieurs palmeraies contre <strong>de</strong>s fammes, <strong>de</strong>s esclaves et<br />

- -<br />

(1) Ltauteur avait parlé précé<strong>de</strong>mment <strong>de</strong>s Basaa, Badjop, Minié, Banen<br />

et Dibum. La différence qu'il note est celle qui existe entre une<br />

société centralisée en chefferies (~amiléké) et une société li-<br />

gnagère ét aoéhhale (~asaa).<br />

(2) Henri NICOD - La vie mystérieuse <strong>de</strong> l'Afrique Noire - 1943. éd.<br />

Pnyot - busanne - p. 20.

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