A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD
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- raretd <strong>de</strong>s sols sur basalte qui auraient pu être utilisés pour <strong>de</strong>s<br />
champs vivriers permanents, alors que les sols sur socle peu profonds<br />
et victimes <strong>de</strong> la sécheresse s'épuisent très rapi<strong>de</strong>ment malgré l'humus<br />
d'une forêt récemment défrichée, Or ces sols n'ont pas été repérés<br />
dans l'organisation du terroir villageois, celui-ci se réduisant à une<br />
simple grille géométriqus qui délimite <strong>de</strong>s lots d'égale gran<strong>de</strong>ur, indé-<br />
pendamment <strong>de</strong> la qualité clrlturale <strong>de</strong>s sols.<br />
Les pionniers alimer.tent, aujourdthui, par camions entiers<br />
les marchés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux centres urhins les plus proches : <strong>Bafang</strong> et Yalns-<br />
si, Nais lorsque le défrichernent z."e ralentira il est probable que les<br />
colons laisseront aux autochtones le soin dtapprovisionner les marches<br />
locaux et le centre <strong>de</strong> NkondjoK. Cn fait, 12s colons se sont inscrit à<br />
<strong>l'opération</strong> pour <strong>de</strong>venir essentiellc~lent planteurs, Nous n'avons pas re-<br />
trouvé, dans cette zone dc colonisati31i~ ce paysan "acharnéff - pour re-<br />
pr-endre l'expression <strong>de</strong> Pierre Gourou i 1 ) - créateur du bocage baixiléké<br />
et qui est souvent <strong>propos</strong>é c0n.e modèle d'adaptation au milieu naturel.<br />
Le colon n'envisage pas la reproduction du système agricole traditi~n~el,<br />
ni une adaptation <strong>de</strong> cc systène à un miYieu écologique diî2érent. Il<br />
se fait planteur pour accé<strong>de</strong>r à l'économie marchan<strong>de</strong>s et ne vise pas<br />
comme le paysan à utiliser toutes les possibilités du milieu naturel en<br />
vue d'une auto-conoommation.<br />
La plantation une fois rnise en valeur peut être entretenue<br />
par un ai<strong>de</strong>-familial (et le surpeuplement du plateau bamiléké le permet<br />
aisément), ce qui libère le temps <strong>de</strong> travaLl <strong>de</strong> l'exploitant. Ce <strong>de</strong>rnier<br />
peut alors se consacrer à une activité non-agricole dont les revenus<br />
s'ajoutent à ceux <strong>de</strong> la plantation, L'accwulation rapi<strong>de</strong> du capital par<br />
une activité commerciale ou artisanale reyose sur une base économique -<br />
la plantation - qui garantit une stabiliti à l'entreprise. Le comporte-<br />
ment économique <strong>de</strong> s ex gar<strong>de</strong> s-civiques, cc tant que groupe f inancièrcmen-t<br />
privilégiés, est révélateur. Arrivés déjà mariés dans la zone, avec<br />
meme quelques économies en poche, ils on; brkéficié d'une in<strong>de</strong>mnité<br />
qu'ils touchent pour la durée <strong>de</strong> leur reconversion, plus<br />
Blevée que la prime à alimentaire accorkBe aux autres, colons; enCiri,<br />
(1 ) Pierre GOUROU qualifie l'agriculture bamiléké dl "acharnée" .-<br />
l'Afrique - 1970, éd. Eschette, p, 178.<br />
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