A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD
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oontradictions <strong>de</strong> cette opération d'être ouverte à l'immigration bami-<br />
léké tout en étant aveugle vis-à-vis d'une population <strong>de</strong>.même tradition<br />
mais immigr8s anterieuement. Le franchissement <strong>de</strong> la Makombé (riv) au<br />
niveau <strong>de</strong> Ndoubian ou <strong>de</strong> Moya donnerait sans nul doute à <strong>l'opération</strong><br />
une dimension régionale qu'elle n'a pas encore acquise.<br />
Etre planteur n'est qu'une étape dans la promotion économique<br />
du colon bamiléké, La plantation <strong>de</strong> café et <strong>de</strong> cacao assurera à lfinté-<br />
reas6 . . une base économique stable (c'est-à-dire la garantie d'un revenu<br />
an~uel minimum)* sur laquelle il pourra greffer <strong>de</strong>s activités du secteur<br />
tertiaire: artisanat, commerce, tra,nspcsrt Au moment <strong>de</strong> notre enquete<br />
en 1977, les 6léments les plus avancés <strong>de</strong> la société pionnière envisa-<br />
geaient d6jà l'achat <strong>de</strong> véhicules <strong>de</strong> transport, Un. ggrant, en génGrcil<br />
-<br />
un frère ca<strong>de</strong>t, prend alors la relève pour l'entretien <strong>de</strong> la plantation.<br />
Ces investissement@ à caractére cumulatif constituent la trame <strong>de</strong> ce que<br />
nous avons appelé le projet pionnier (7). Dans cette perspective, la<br />
route <strong>Bafang</strong>-<strong>Yabassi</strong>, non bitumée et donc sujette à une vigoureuse<br />
érosion du fait <strong>de</strong>s fortes pentes, se révèle manif estement incuf fisante<br />
et constitue un véritable goulôt d'étranglement. Dans son état acki!el,<br />
elle apparait plus proche d'une simple voie d' évacuation <strong>de</strong>s produit2<br />
agricoles diexportation, que d'un véritable axe économique parallèle<br />
celui du Mungo. . .<br />
Nous pensons aussi que les dirigeants <strong>de</strong> la SODENKAM auraient pu<br />
faire davantage appel au savoir faire technique <strong>de</strong>s pionniers pour réali-<br />
ser l'infrastructure nécessaire au bon fonctionnement <strong>de</strong> l'Opération.<br />
Tous les métiers <strong>de</strong> construction sont en effet représentgs dans les vil-<br />
lage~ et on aurait pu se dispenser d'un afflux <strong>de</strong> main d'oeuvre per-<br />
manente et salariée laquelle alourdit le budget <strong>de</strong> la SODENKAM (2).<br />
Ltavantnge aurait été d'accélérer le décollage économique <strong>de</strong>s planteurs<br />
artisans en les rémunérant pour <strong>de</strong>s tâches ar2tsanales temporaires.<br />
(2) 300 employés en 1969 pour le chantier routier et 418 employ6s<br />
en aoQt 1971 à la SODENKAM pour les besoins <strong>de</strong> <strong>l'opération</strong>.