A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD
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Ces quelques exemples parmi bien d'autres suffisent à expli-<br />
quer qu'une telle comparaison quotidienne avec les pionniers ait fait<br />
=ftre chez les autochtones une frustration relative. Certes, la SO-<br />
DENKAM ne reçoit pas <strong>de</strong> budget complémentaire pour s'occuper <strong>de</strong> l'&qui-<br />
pement <strong>de</strong> tout IfArrondissement <strong>de</strong> Nkondjok et il serait injuste <strong>de</strong><br />
lui faire grief d'une telle situation, mais c'est tout le problène <strong>de</strong><br />
l'articulation dtune opération <strong>de</strong> développement avec les services tech-<br />
niques existcnts dans une unité administrative qui se trouve ainsi posé.<br />
Le recensement agricole <strong>de</strong> 1968 débouchait déjà sur un tel<br />
problème r<br />
t'Malgré les efforts <strong>de</strong> la SCET-Coopération qui apporte son nssistance<br />
technique aux familles autochtones dès que celles-ci<br />
en manifestent le désir, on risque <strong>de</strong> voir se creuser un fossé<br />
entre les populations autochtones sous-encadrées et les villages<br />
pionniers qui ont chacun leur moniteur. Deux ethnies différentes,<br />
l'une d'un niveau <strong>de</strong> vie plus élevé que l'autre et vivant c8te<br />
à c8te, voilà les conditions idéales pour aboutir à <strong>de</strong>s frictions<br />
qui pourraient être graves. Il faut associer dans toute<br />
mesure du possible les autochtones à toutes les innov n t' ions<br />
techniques et ne pas attendre que les M'bangs sollicitent une<br />
ai<strong>de</strong>, un conseil" (1).<br />
Et les auteurs <strong>de</strong> ce recensement souhaitaient que <strong>de</strong>s ressources finsn-<br />
oières supplhrnentaires soient dégagées afin que <strong>l'opération</strong> contribue<br />
à la promotion <strong>de</strong>s populationfi autochtones.<br />
~us~u'à présent, la politique <strong>de</strong> <strong>l'opération</strong> vis-à-vis <strong>de</strong>s so-<br />
ciétés autochtones a ét6 résolument intégrationniste: les autochtones<br />
sont invités à regrouper leur habitat dispersé en village et à s'ins-<br />
crire comme pionniers, et ceux qui sont proches d'un village pionnier<br />
à sty intégrer. En fait, une telle <strong>propos</strong>ition n'a reçu d'écho que chez<br />
les jeunes revenus <strong>de</strong> ville et qui souhaitent eux-aussi, bénéficier <strong>de</strong><br />
l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>'ltEtat pour le démarrage <strong>de</strong> leur plantation. Trois villages<br />
(1) P. CAPOT-REY, D. AUDEBERT, R. OWONA. - Opération Yobassi-Bafas,<br />
enquete agricole. Direction <strong>de</strong> l'Agriculture - m ai- juin 1968, p.41.