A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD
A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD
A propos de l'opération Yabassi-Bafang (Cameroun) - IRD
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Nous avons affaire à un véritable front pionnier <strong>de</strong> peuple-<br />
ment orienté par les activités les plus spéculatives <strong>de</strong> l'époque<br />
c'est à dire le trafic esclavagiste et l'exploitation <strong>de</strong> la palmeraie<br />
ni~turelle. Les notables et les chefs pratiquent eux mêmes pe~sonnel-<br />
lement ces activités. Ainsi cette histoire <strong>de</strong> Ngantchu, Chef <strong>de</strong><br />
Bakwa qui, très vieux et aveugle, se mettait au bord <strong>de</strong> la piste en<br />
ayant caché <strong>de</strong>s servi6eurs aux alentours. Il interpellait , alors,<br />
le passant :<br />
- "Qui es-tu ?Il<br />
- llClest moi"<br />
IlQui ga 2'1<br />
- "Clest moi, un tel"<br />
-<br />
l'As-tu vu Ngantchu<br />
IlNonu.<br />
Cette <strong>de</strong>rnière réponse était fatale au malheureux passant qui n'avait<br />
pas su reconnaitre son chef sous les traits d'un pauvre aveugle<br />
attendant 11aum8ne 1<br />
Ainsi Kolonga qui fonda la chefferie Bakakan, et qu'une chan-<br />
son populaire présente comme un croque-mitaine pour les enfants déso-<br />
béissants qui ne veulent pas marcher vite :<br />
1lKolonga sort t8t le matin<br />
Il met son fusil à l'épaule<br />
S'il trouve un enfant, il ramasse seulement<br />
comme l'épervier ramasse les poulets,<br />
et si l'enfant résiste il tape <strong>de</strong>ssus 1<br />
S'il trouve un homme, il ramasse seulement.<br />
S'il trouve une femme, il ramasse aussi.<br />
Si tu ne marches pas vite, attention à Kolonga,<br />
oar c'est un homme sans pitié.<br />
Si tu ne marches pas vite, cela te regar<strong>de</strong> :<br />
marche comme tu le fais, et tu verras".<br />
Et les Bakakan évoquent la gaieté <strong>de</strong> Kolonga lorsqu'il enten-<br />
dait <strong>de</strong>s bruits <strong>de</strong> bagarres dans un quartier ennemi. Sa réputation<br />
était telle que les habitants <strong>de</strong> la région le précédaient sur son<br />
itinéraire par un appel sonore pour prévenir les passants éventuels:<br />
11kdlo k8loho".