histoire

96 Histoire des arcbev. d'- Chypre. [300]
de marier la reine Charlotte de Lusignan ou bien la reine Catherine
Cornaro à Tun des enfants du roi Ferdinand ; il cherchait en même
temps une autre combinaison dans l'union des enfants naturels des
deux rois Jacques et Ferdinand, pour proclamer un nouveau roi de
Chypre, Son frère Gaspard, resté à Naples, offrait encore en son nom
au commencement de Tannée 1474 le trône de Chypre à Tambassadeur
du duc de Milan, Galéas Sforza'•^'». Galéas étant seigneur de Gênes,
aurait pu faire appuyer ses prétentions par les forces de la république.
La promptitude et l'énergie que déployèrent dans ces circonstances
mémorables les agents de la république déjouèrent tous les complots
et renversèrent pour jamais le trône et Tindépendance chypriotes.
Nous ne pouvons suivre Tarchevêque au milieu de ces événements.
Une lettre de k reine au doge nous fait retrouver un
instant sa trace en 1475 4«'. Il paraît qu'il était alors à Rome , où
Tévêque de Limassol lui faisait parvenir sa part des revenus de Tarchevêché,
qu'on n'avait pu lui enlever. On voit dans la lettre de la
reine que ce dernier prélat, dont nous n'avons pu savoir le nom
mais qui devait être un personnage d'assez haute position, s'était
déjà avancé et compromis dans les affaires politiques du vivant du
roi Jacques. Après Tavoir chargé d'une mission à Venise , la reine
Catherine avait fini par refuser de l'admettre en sa présence. Dans
sa lettre elle le traitait d'agent du perfide archevêque. Elle déclarait
que non seulement elle lui avait interdit Taccès de la cour, mais
qu'elle voulait le chasser de Tile même. Et chose assez étrange , les
résolutions de la reine à cet égard étaient alors entravées par les
conseillers Vénitiens résidant en Chypre, Diédo et Giustiniani, qui
ménageaient Tévêque de Limassol, peut-être leur compatriote.
Nous ne savons ni Tépoque, ni le heu de la mort de Louis Perez
Fabrice •**. Il est certain que le siège archiépiscopal de Nicosie était
de nouveau inoccupé en 1476.
460 Le 20 janvier 1474, Gaspard Fabrice, ignorant
encore, ou feignant d'ignorer, la fuite de l'archevêque,
arrêtait  Naples avec François .Maleta, ambassadeur
du duc de Milan auprès du roi Ferdinand, un traité
secret qui devait être soumis i l'acceptation de Sforza
pour la prise de possession du royaume de Chj'pre.
Gaspari signe ainsi : « Jo Gaspar Fabrica de Barchi-
» nona, fratello dello Aposlolleo di Xipro et fralel de
» lo conte de Jaffa, qui hanno morto Veneciani ï>. Il affirme
que l'archevêque, ou l'Apostole son frère, est,
en sa qualité de gouverneur du royaume, absolument
maître des ports et des forteresses de l'ile qu'il
livrera au duc. Indépendemment de la remise de certaines
sommes d'argent qui devront préalablement
être déposées i la banque Medici à Rome, Gaspard
demande que son fi-ère l'Apostole soit maintenu dans
sa position de Vice-roi, et que le duc s'emploie auprès
de Sa Sainteté pour lui faire obtenir prochainement
le chapeau de cardinal; il stipule encore que les fils,
li fioli, de son frère Jean Perez, le comte de Jaffa,
alosicalo per Veneliani (il le répète sans preuves),
conserveront le titre et les revenus paternels. Doc,
publiés par M. Gbinzoni, dans VArchiv. slorico-Lombardo,
Déc. 1879. Ann. VI, fasc. 4, pag. 731.
461 Lettre de la reine Catherine au doge datée
de Famagouste le 9 novembre 1475. Arch. de Venise.
Pacla sécréta n» 79, Senato V. C,a. Documents
remis par l'Autriche en 1868; publiée dans les .Mélanges
hisl., t. IV, p. 454.
462 Cf. Hist de Chypre, t III, p. 403 , n. Trompés
encore ici, Le Quien (t. III, col. 1214), et
les éditeurs des Familles d'Outre-mer, font mourir
l'archevêque Louis i Milan le 25 juillet 1506, i
l'âge de 75 ans. C'est l'âge et la date du décès du
cardinal Louis Podocator, qui ne fut pas archevêque
de Chypre,
ΚΥΠΡΙΑΚΗ ΒΙΒΛΙΟΘΗΚΗ