histoire

Histoire des archev. de Chypre. L-^o]
Constantinople, Thomas Morosini, qui voulait soumettre l'église de
Chypre, jusque là exempte, à sa juridiction '°.
Les prétentions du patriarche Morosini n'eurent pas de succès; et
l'église de Chypre continua de jouir comme par le passé de l'indépendance
qui lui avait été accordée dès le cinquième siècle. Elle avait
été détachée à cette époque du patriarcat d'Antioche pour être placée
sous l'autorité directe du Saint Siège , à l'occasion de la découverte
du corps de s. Barnabe, près de l'ancienne Salamine, au N. E. de
Famagouste ".
On ne connaît pas le nom du métropolitain , qui avait eu à défendre
ainsi l'autocéphalie de son église dès la première année de
son ministère. Élu en 1206, il était décédé, ou n'était plus à la tcte
de l'église chypriote, en 1211, année dans laquelle un document
mentionne un nouvel archevêque du nom de Durand. Peut-être ce
second archevêque latin se nommait-il Terry.
Il est certain qu'on doit inscrire un TERRY OU THIERRY, (entièrement
inconnu d'ailleurs jusqu'ici, comme l'était Alain) parmi les archevêques
de Nicosie qui ont siégé avant Eustorge d'Auvergne, tant
les témoignages qui le concernent, quoique peu nombreux, sont précis.
D'abord l'ancien nécrologe de l'église de N. Dame de Paris mentionne
en ces termes formels, comme mort le 18 juin (et avant 1212),
un Terry, archevêque de Nicosie, dont on doit célébrer l'anniversaire
conformément à la demande qu'en avait faite son fière Pierre, souschantre
de Notre Dame , et bienfaiteur de l'église: « Eodem die (14
» cal. juHi, en marge: ante 1213) obiit Terriens, Nichossiensis ar-
» chiepiscopus, cujus anniversarium capitulum fieri concessit, ad pe-
» ticionem Pétri, succentoris Parisiensis , fratris sui. Idem enim Pe-
» trus, ob remedium anime dicti fratris sui et sue, dédit nobis qua-
» draginta libras Parisiensium, positas in emptione cujusdam domus
» site in vico Sancte Marine, que fuit Reginaldi de Vamvis '* ».
En second lieu, une lettre de Grégoire IX '3 rappelle qu'un archevêque
de Nicosie, désigné par la lettre T. et antérieur à Eustorge,
dont le long pontificat ne peut avoir commencé plus tard que l'année
1217, avait autorisé les chanoines de S. Augustin vivant au monastère
de Lapais, près de Cérines, à adopter la règle de Prémontre.
Il ne peut s'agir ici que de notre Terry.
10 Hist. de Chyp., t. II, p. 35. Migne, Inn. Illi"/,., l'archev. Victor Marcello, 23 mai 1481. Collect. des
t. II, col. 966, 1. IX, ep. 141. Rinaldi, .il/ino/. eccles., doc. inéd., Mélanges, nouv. série, t. IV, p. 506.
ann. 1206, § 6. Cf. Hist. de Chyp., t. I, p. 192. 12 M. Guérard, Cartul. de N. D. de Paris. Obi-
11 Voy. Hist. de Chyp., t. 1, p. 80 ; II, p. 35; tuaire, t. IV, p. 87.
III, p. 53, note. Cf. dans les Documtnts nouveaux 13 Rieti, 9 avr. 1232. Cari, de S. Sophie, n" }6.
servant dc preuves d l'Hist. de Chypre, une lettre de Hisl. de Chyp., t. III, p. 632.
ΚΥΠΡΙΑΚΗ ΒΙΒΛΙΟΘΗΚΗ