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[307] XXIX. Benoît Soranzo. 1484-14^^. 103<br />

Cornaro, afin de disposer plus librement de Tîle de Chypre, dont la<br />

possession lui était nécessaire pour lier ses relations et ses opérations<br />

avec la Perse contre les Turcs.<br />

Au vice originel de son élection , Benoît Soranzo aurait-il ajouté<br />

le tort plus grave encore d'avoir accepté quelque mission confidentielle<br />

, soit pour la cour du roi Ferdinand de Naples, soit pour le<br />

royaume de Chypre? Auiait-il partagé quelque peu la pensée de Sixte<br />

IV, qni aurait voulu maintenir Tindépendance de Tîle de Chypre et<br />

qui croyait encore possible de ranimer le parti chypriote, au profit<br />

de Charlotte de Lusignan, ou du mari qu'on eût donné à Catherine<br />

Cornaro? Rien absolument ne m'autorise à le croire. On ne peut<br />

que hasarder des conjectures à cet égard, et la présence dans les<br />

papiers de Soranzo, d'un sauf-conduit délivré à la date du 28 juillet<br />

i486, par Alfonse d'Aragon, duc de Calabre, fils aîné du roi de<br />

Naples, ne pourrait aucunement servir de base à de semblables<br />

soupçons.<br />

Ce qui est manifeste, c'est que Tarchevêque, à peine nommé par<br />

le Saint-Siège, et non encore reconnu par Venise, fut arrêté par<br />

ordre du Conseil des Dix, dans les environs de Ravenne, vers le<br />

commencement du mois de juillet 1484; ce qui est certain, c'est que<br />

sa correspondance et ses gens furent saisis, et qu'amené immédiatement<br />

à Venise, Soranzo y fut gardé, avec tous ses serviteurs, dans<br />

une rigoureuse prison. Ce qui n'est pas moins bien étabh, c'est que,<br />

dès le 29 du même mois de juin, après une minutieuse et rapide<br />

investigation, comme les examinateurs du Conseil des Dix savaient<br />

en faire, Tarchevêque, reconnu parfaitement au-dessus des soupçons<br />

ou des inculpations qui avaient pesé sur lui, était rendu à la liberté.<br />

Un ordre sévère prescrivit aux membres du Conseil le silence le<br />

plus absolu sur toute cette affaire et particulièrement sur le motif de<br />

l'arrestation du prélat.<br />

Voici l'analyse de deux décision du Conseils des Dix rappelant ces<br />

faits. « 19 juin 1484. Comme la collation de Tarchevêché de Nicosie<br />

» récemment faite par le Souverain Pontife à notre noble citoyen, dom<br />

» Benoît Soranzo, protonotaire apostolique, et d'autres circonstances le<br />

» rendent suffisamment suspect, attendu que nos secrets pourraient être<br />

» connus par lui du comte Jérôme et conséquemment de Sa Sainteté<br />

» elle-même; diverses circonstances confirmant d'ailleurs nos soupçons;<br />

» nous ordonnons qu'un membre du Conseil des Dix, élu au scrutin,<br />

» ait à se rendre immédiatement à Ravenne, et que là il prenne les<br />

» moyens les plus secrets et les plus sûrs de saisir et de retenir la<br />

» personne dudit protonotaire apostolique Benoît Soranzo, ainsi que<br />

» toutes les personnes de sa maison {familia) , notamment le secrétaire<br />

» qui a apporté des lettres à Césène. Notre conseiller s'emparera de<br />

ΚΥΠΡΙΑΚΗ ΒΙΒΛΙΟΘΗΚΗ

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