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[223] IV. Eustorge de Montaigu. i2Ty-i2jo. 19<br />
elles sont anonymes ne peuvent rien prouver ici, et il est donc inutile<br />
de les énumérer.<br />
Deux seuls documents portant un nom propre sont cités par Le<br />
Quien dans cette période de 1239 à 1251, et attribués expressément,<br />
mais tout à fait à tort, à Élie ou Hélie I". C'est i.° une constitution<br />
(sans date) concernant les chanoines surnuméraires de Sainte<br />
Sophie, et commençant par ces mots : « Nos fraier Helias », etc ^3.<br />
Le Quien attribue le décret à cet Hélie P% qu'il croit avoir succédé<br />
en 1239 à Eustorge. On va voir qu'il est d'Élie de Nabinaux, archevêque<br />
de Nicosie vivant au XIV^ siècle. C'est 2.° un règlement<br />
d'Eudes de Châteauroux, évêque de Tusculum, légat apostolique en<br />
Orient, daté du mois de mars 1248, dans lequel Tarchevêque de Nicosie,<br />
dont le légat venait de visiter la province , est ainsi désigné :<br />
venerabilis pater E. archiepiscopus ^4. Le Quien voit dans cette citation<br />
le même Élie I" qu'il a créé; je la réclame pour Eustorge, et à bon<br />
droit évidemment, puisque un document de la même année 1248 et<br />
presque du même mois, 26 février, nous donne en toutes lettres le<br />
nom du métropolitain vivant et exerçant en Chypre : Eustorgius, Nicosiensis<br />
• archiepiscopus ^5.<br />
Voilà donc un Eustorge, archevêque de Nicosie en 1248, qu'il<br />
faut absolument introduire dans les années attribuées à Tépiscopat<br />
d'Élie. Il y a plus : un autre document établit que ce même Eustorge •<br />
siégeait à Nicosie, bien avant Tannée 1248, avant même Tannée 1240,<br />
et ne laisse par suite plus de place pour cet Élie I" du XIII siècle,<br />
qu'on a trop facilement accepté et qui n'a jamais existé.<br />
La 34 pièce du Cartulaire de Sainte Sophie, bulle du 8 des calendes<br />
d'avril, 14* année du pontificat de Grégoire IX, 25 mars 1240,<br />
prouve que Tarchevêque de Nicosie s'appellait alors Eustorge; elle<br />
atteste en même temps que Tarchevêque occupait depuis long temps,<br />
quod tu olim^^, le siège de Chypre et montre ainsi qu'il ne peut<br />
s'agir ici d'un second archevêque homonyme du précédent, d'un<br />
Eustorge II, qui aurait succédé au premier en I239.. L'identité de<br />
Tarchevêque de Nicosie existant en 1215 et 1217, avec Tarchevêque<br />
mort après 1240 et 1248 est donc bien établie. La mention de la<br />
chronique de Trois-Fontaines est donc une erreur certaine, soit du<br />
premier rédacteur, soit des compilateurs postérieurs; et la soudure<br />
83 Le Quien, t. III, col. Labbe, Concil., t. XI, actes des archevêques de Nicosie avant l'année 1292,<br />
2.* partie, col. 2400. C'est d'après cet unique do- et avant Tépiscopat de Jean I" d'Ancône, qui parait<br />
cument non daté, nous le répétons, mais placé à être le premier archevêque de Nicosie nommé direcla<br />
sui ted'une constitution de 12 51, que les Bénédictins tement par le pape sans l'intervention, mais avec l'as-<br />
(Artdevérif. les dates ; Chr. des conciles, ann. 1298) sentiment du chapitre,<br />
et Le Quien ont fait remonter jusqu'à l'année 1251, 84 Labbe, t. XI, 2.' p., col 2400.<br />
l'emploi de la formule Dei et apostolice sedis gratia 85 Hist. , t. III, p. 648.<br />
archiepiscopus, dans la chancellerie chypriote. Je 86 Cartul. de S.te Soph., n." 34. Doc. Nouv.<br />
n'ai pas trouvé d'exemple de cette formule dans les servant de preuves. Mélanges, t. IV , p. 345.<br />
ΚΥΠΡΙΑΚΗ ΒΙΒΛΙΟΘΗΚΗ