histoire

[253] X. Gérard de Langres. I2^y-i)i2. 49
sommes portés à croire qu'alors même qu'il ait obtenu tardivement
sa réintégration dans Tadministration des biens de son éghse, ce qui
ne pût être avant Tannée 1308, comme on va le voir , il n'en continua
pas moins à résider en Europe, gardant quelque temps encore
le titre d'archevêque de Chypre avec les prérogatives honorifiques
de cette dignité.
Durant les neuf années qui séparent la mort de Boniface VIII du
10 mai 1312, date au delà de laquelle il est impossible de prolonger
Tépiscopat de Gérard, Thistoire de Chypre présente des circonstances
majeures , telles que le procès des Templiers , des mariages
royaux, Texil du roi Henri II en Arménie, son retour en
Chypre, circonstances au milieu desquelles figurent comme agents ou
témoins les chefs du clergé de Chypre. Jamais il n'y est question de
Gérard. En 1307, quand TÉglise cherche à ménager un accord entre
le roi Henri II et le prince de Tyr son frère , on voit le vicaire et
divers dignitaires de Tarchevêché s'unir aux démarches conciliantes
des évêques et des ordres militaires ^^>. L'archevêque ne paraît nulle
part. Si Gérard eût été alors en Chypre, il ne se liât point effacé
en de tels moments.
Trois ans après la mort de Boniface VIII, en 1307, Gérard nous
paraît toujours absent de Chypre et non encore relevé des effets de
la suspension quant à la gestion et à la jouissance des biens de son
église. Le 8 mai 1308, Guy de Séverac, grand-commandeur de THôpital
en Chypre, présente en effet au chapitre de S'^ Sophie un bulle de
Clément V, en vertu de laquelle Tadministration de Téglise de Nicosie
était confiée à Pierre d'Erlant, évêque de Limassol. Pierre, agissant
comme vicaire de Tarchevêque, une fois les traitements des chanoines
et les autres dépenses de la cathédrale payées, devait remettre le surplus
des revenus métropolitains aux chevaliers hospitaliers qui préparaient
alors l'expédition contre Rhodes, si heureusement terminée le
15 août 1310 par la conquête de Tîle "^. Dans cette même' année
1310 , avant et après la mort du prince de Tyr, les prélats de Chypre
agissent de nouveau en faveur du roi Henri exilé. Les bâtiments de
Tarchevêché sont le théâtre de scènes violentes et de meurtres, qui
étaient autant de violations flagrantes du droit d'asile reconnu à la
demeure métropolitaine. Le silence continue sur Tarchevêque ^^7.
N'est-il pas évident d'après ces faits, qui appartiennent à une époque
sur laquelle les chroniques de Chypre sont particulièrement développées,
que Tarchevêque Gérard ne se trouvait pas alors dans Tile
et que des délégués, comme Tévêque de Limassol, pourvoyaient à sa
place aux soins journaliers de son église.
225 Amadi, fol. 148, 151, 153. 227 Cf. Amadi , fol. 226, 227, 232, 235, 237,
226 Amadi, fol. 161,
ΚΥΠΡΙΑΚΗ ΒΙΒΛΙΟΘΗΚΗ