histoire

12 Histoire des archev. de Chypre. [216]
confirmation de l'engagement de 1199 parut elle nécessaire aux Hospitaliers
après la mort de Boémond III, à cause des mauvaises dispositions
que témoignait déjà son fils à Tégard de leur maison.
Aucun témoignage suffisant ne prouve (mais le fiiit n'est pas impossible),
qu'Eustorge ait été consacré archevêque de Nicosie au
concile général de Latran, en 1215, comme l'admet Le Quien, d'après
Etienne de Lusignan*', autorité toujours douteuse et légère. Les
lettres de convocation au concile furent lancées en 1213 et les actes
originaux mentionnent seulement d'une manière générale qu'on en
expédia des copies à l'archevêque et aux évoques de Chypre, sans
désigner nominativement un seul prélat 3°.
Le premier document, à date certaine, où nous trouvions nommé
Eustorge est la confirmation par Bertrand, sire de Margat, d'un don
assez considérable de Renaud, son fils, à Tordre de THôpital, confirmation
dressée assez solennellement à Nicosie, dans les mains du
grand-maître, Garin de Montaigu, frère d'Eustorge, en présence du
roi Hugues et de l'archevêque Eustorge, lui-même. Cette pièce est
du 23 Juillet 1217 3'.
Quelques mois après, Eustorge passe en Syrie avec les chevaliers de
Chypre et le roi Hugues, qui meurt à Tripoli au mois de février 1218 '*;
il s'embarque au mois de mai de cette année à S. Jean d'Acre, avec
Jean de Brienne et Tarmée croisée pour l'Egypte; il suit les travaux
du siège de Damiette que les renforts amenés par le légat Pelage ,
évêque d'Albano , permettent d'activer , et assiste à la prise de possession
de la ville , enlevée inopinément , après 18 mois d'investissement,
le 5 novembre 1219 33.
Pendant les lenteurs de la campagne, l'évêque d'Albano, qui avait
eu à rappeler Eustorge à la modération vis-à-vis de l'évêque de Famagouste
son suffragant 34 J s'occupait d'amener un accord entre les
prélats et les chevaliers de Chypre sur des questions d'intérêt fort
graves, et restées néanmoins mal réglées encore depuis la fondation
du royaume latin de Chypre. Il s'agissait d'abord du paiement des
dîmes auquel se refusaient souvent les seigneurs; ensuite de l'exemption
des charges royales et autres avantages réclamés pour les serfs
de terres ecclésiastiques, et enfin de Tancien domaine des églises
29 Oriens christ. , t. III, col. 1203.
30 Labbe, Concil., t. XI, part I, col 125.
31 Paoli, Coi. diplom., t. I, p. il2. La pièce
était scellée des deux sceaux en plomb du roi Hugues
et de l'archevêque. Le sceau d'Eustorge, reproduit
par Paoli. Pl. V. v. n." 48, et rond comme
celui du roi, représente d'un côté , un archevêque en
habits pontificaux et .issis, avec la légende : S, Eustorgii
Nicossien. archiepi. Au revers, une église et la
légende : EccUsia Nicosiensis.
32 Hist. de Chyp., t. I, p. 193 ; t. II, p. 14.
Oliv. le Scholast, ap. Eccard , Corp. hist., t. II,
col. 1397. Amadi, ann. 1217. Contin. de Guill. de
Tyr, pp. 322, 323.
33 Rog. de Hoveden, ap. D. Bouquet, t. XVIII,
p. i8é. Cf. Math. Paris, ap. D. Bouq., t.
col. 743.
XVII,
34 Lettre d'Honorius III, 13 juillet iîi8. Hist,
de Chyp. , t. II , p. 38. L'objet même des plaintes
^e l'évêque de Famagouste contre l'archevêque sont
inconnues, mais elles devaient être assez sérieuses:
Famaguslanum episcopum graviter molestabat.
ΚΥΠΡΙΑΚΗ ΒΙΒΛΙΟΘΗΚΗ