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194 CHARLES LINDER
laissent du moins supposer que cette espèce est monocyclique
dans le lac de Bret, c'est-à-dire que dans le cours d'une année,
une génération sexuée fait suite à un certain nombre de géné-
rations partliénogénétiques.
CeriodapJnua présente cette même monocyclie d'une façon
excessivement nette: en mai apparaissent les premiers individus,
des femelles partliénogénétiques encore isolées, dont les géné-
rations se suivent de plus en plus nombreuses jusqu'en octobre.
A ce moment, en même temps que Ceriodaphnia atteint son
maximum annuel (4680 individus dans 100 L.), des mâles se
trouvent en compagnie de femelles à ephippium et de quelques
dernières femelles partbénogénétiques. En novembre déjà, ab-
sence complète de femelles à œufs d'été ; seuls les mâles et les
femelles à œuf d'hiver caractéristique représentent encore
l'espèce. En décembre, janvier, février et mars, on ne trouve
plus de Ceriodaphma dans le plancton. Les premières éclosions
des œufs d'hiver ont lieu en avril et mai, très rares encore, tandis
que le gros de la population ne se montre qu'en juin sous forme
d'une nouvelle génération de femelles à œufs partbénogénétiques.
Ces observations concordent avec celles de Stingelin (95)
dans l'étang d'AUschwvl (où des circonstances défavorables ont
en 1895 hâté le retour de la période sexuée), ainsi qu'avec celles
d'ÂMBERG (00) dans le Katzensee.
Quant au caractère pélagique de Ceriodaphnla, les avis des
auteurs divergent : citée comme pélagique dans le lac de Pion
par Zacharias (94), elle est attribuée par Apstein (96) à la
faune littorale. Sans vouloir trancher la question pour d'autres
bassins, nous comptons, pour le lac de Bret, Ceriodaphnia aunom-
hre des espèces pélagiques établies ;
son abondance et la netteté
de son C3'cle biologique en font foi; les conditions d'existence
lui sont favorables, elle se reproduit de génération en généra-
tion et le nombre des individus ne permet pas de les considérer
connue tychopélagiques. Nous ne nions pas que certains carac-